Aucun grand champion ne fait jamais l'unanimité, Serena Williams n'échappe pas à la règle. Alors que l'ancienne numéro un de tennis se tient éloignée des courts ces dernières semaines pour cause de grossesse, elle fait l'objet de nouvelles critiques. Celles-ci proviennent d'une ex-joueuse française, Cathy Tanvier, qui dit ne pas vouloir régler ses comptes avec le tennis actuel, mais frappe fort avec son livre Je lâche mes coups publié le 11 mai dernier aux éditions Solar.
À la retraite depuis 2000, Cathy Tanvier ne mâche pas ses mots lorsqu'elle s'attaque au circuit féminin et évoque le cas Serena Williams dans les colonnes du Figaro. Si elle reconnaît que la championne américaine de 35 ans enceinte de son premier enfant est "spectaculaire de par sa présence physique", elle lui reproche de surjouer sur le court. "Dans sa manière de jouer la comédie, elle est mauvaise, presque pathétique. Elle multiplie les minauderies, alors qu'elle reste une athlète avant tout, critique-t-elle avant de se radoucir. En tant que joueuse, elle est évidemment impressionnante. C'est une sorte de Mike Tyson chez les dames."
Ces critiques interviennent un mois après que Serena Williams a été victime d'une odieuse remarque sur son bébé par une légende du tennis : Ilie Nastase. La star de la petite balle jaune de 70 ans avait osé dire à un membre de son équipe : "On va voir de quelle couleur il est. Chocolat au lait ?" à propos du futur bébé de Serena Williams et de son fiancé Alexis Ohanian.
Du côté des hommes, Cathy Tanvier n'égratigne personne mais aimerait voir plus de personnages forts comme le Français Benoît Paire, connu pour être le compagnon de Shy'm, mais surtout pour "péter des câbles sur un terrain." "Mais qu'ils assument jusqu'au bout ! Or, le lendemain, ils s'excusent sur les réseaux sociaux", regrette malgré tout l'ancienne joueuse qui a pris ses distances avec le monde du tennis à sa retraite pour se consacrer à l'écriture.
Je touche le RSA
Elle aurait pu choisir la voie classique du coaching sportif pour sa reconversion, mais elle a opté pour la littérature, une activité qui ne lui permet pas de s'assumer matériellement. En détresse financière à 52 ans, elle avoue ouvertement ses difficultés et son parcours semé d'embûches et de pertes de repères. "Je vis désormais à Bordeaux, avec une situation sociale qui m'oblige à vivre avec ma maman, car je touche le RSA. La reconversion a été difficile. J'ai dû me reconstruire après une fin de carrière brutale, deux opérations aux genoux et un drame familial [le décès de son frère NDLR]. Je suis passée par une dépression", énumère-t-elle. "Écrire m'a permis de me sortir de ma situation sociale difficile", conclut malgré tout Cathy Tanvier, avec une pointe d'optimisme qui lui permet de continuer à avancer.
Olivia Maunoury
L'intégralité de l'interview de Cathy Tanvier est à retrouver dans Le Figaro en kiosques le 30 mai 2017.