Plus d'une fois, il a aperçu la sortie et flirté avec des envies d'ailleurs, émanant tantôt de sa propre volonté, tantôt de celle de son club : mais cette fois, c'est bien la der... Sidney Govou disputera samedi soir son dernier match sous les couleurs de l'Olympique Lyonnais, son club de toujours.
Arrivé sur le tard au foot pro lorsqu'il rejoignit le centre de formation de l'OL en 1996, l'avant-centre des Bleus, convoqué par Raymond Domenech et probable partant pour la Coupe du Monde en Afrique du Sud (en raison de son expérience et de son statut de joker spécialiste du money time), ne se contentera pas de tourner une page : c'est un livre entier qui se refermera au moment du coup de sifflet final qui retentira au stade Gerland, à l'issue de la réception du Mans dans le cadre de la dernière journée de championnat.
Avec pas loin de 400 matches et plus de cent buts inscrits toutes compétitions confondues, et sept titres de champion de France avec l'invincible OL qui lui ouvrit les portes de la sélection nationale (au sein de laquelle il fut finaliste en 2006) en onze saisons, le joueur de 30 ans donnait il y a quelques heures sa dernière conférence de presse en tant que Lyonnais en activité.
Cultivant l'espoir d'être titularisé d'entrée pour ce match à enjeu (l'OL, actuellement troisième, jouera sa place en Ligue des Champions) afin de faire son jubilé, Sidney Govou, qui aimerait, enfin, découvrir un championnat étranger, est revenu avec émotion sur son parcours avec l'OL. Extraits :
"J'ai envie de jouer et de très bien finir. J'espère que les gens seront contents pour moi et que je le leur rendrai sur le terrain. Comme j'essaye de le faire habituellement.""J'ai connu pas mal de départs en douze ans. Aujourd'hui, c'est mon tour. Les plus anciens finissent un jour par partir. Ce sera différent de quitter Rémy (Vercoutre), Antho (Réveillère), Cris et certaines personnes de la direction. J'ai vécu longtemps avec eux. Michel (Bastos) ou Ederson, je le connais un peu moins. Je donnerai tout pour laisser l'empreinte du gars qui s'est qualifié neuf ans de suite pour la Ligue des Champions."
"J'ai eu pas mal de places à acheter pour les amis. Il a fallu faire les comptes et mettre les places dans les enveloppes. C'était un casse-tête. J'ai gardé quelques petits souvenirs pour les supporters qui viennent au dernier jour d'entraînement. Une voiture est prêtée et je dois la laisser. Je ne suis pas pressé de partir mais bien organisé. J'ai réfléchi à tout."
"Je n'ai connu que Lyon en tant que joueur de foot. Oui, il y aura de l'émotion. Ce sera bizarre de me dire que je vais fouler la pelouse de Gerland et entrer dans ce vestiaire pour la dernière fois. Mais sincèrement, je suis content que cela s'arrête comme ça.""Cette saison n'a pas été simple pour moi. J'ai connu de belles choses, comme la victoire à Liverpool ou le fait d'éliminer le Real Madrid. Et des moins bonnes au niveau personnel, que ce soit au niveau du foot ou de l'extra-sportif [dans un passé récent, son arrestation en état d'ébriété en 2009 ou sa récente convocation dans le scandale Zahia, par exemple, NDLR]. Il faut vivre avec ce qui est derrière soi. Cela m'a permis de grandir encore plus vite. J'ai pris quelques poils blancs au niveau de la barbe. (Sourires) Malgré tout ça, je suis fier de toujours avoir tout donné sur le terrain. J'ai conscience que je n'ai pas toujours été très performant. Mais je n'ai jamais triché vis-à-vis de mes coéquipiers. L'extra foo a forcément influé sur sur mes performances et j'ai eu du mal à me relever de certaines choses. Le tournant a été le jour où on m'a enlevé le brassard. Après, cela a été une lutte perpétuelle avec moi-même pour me remotiver. Ce n'était pas évident mais je pense avoir réussi à le faire. Perdre le brassard a été dur."
A l'heure de sa dernière, une chose est sûre, les souvenirs sont nombreux et beaux : "On se souvient surtout des premières : le premier match, la première Coupe de la ligue, le premier titre, le premier doublé..."