Cette "P de P" ("putain de Parkinson"). C'est en ces termes que Sonia Rykiel évoque la maladie qui la touche depuis quinze ans déjà.
Aujourd'hui, la formidable créatrice décide de lever le voile sur son combat dans les pages d'un livre écrit avec Judith Perrignon, N'oubliez pas que je joue, ainsi que dans les colonnes du magazine Elle (édition du 20 avril) dans une interview sans langue de bois.
Cette maladie "était celle de ma mère. Elle l'avait abîmée, transformée, torturée. C'est une saleté qui se cache derrière un nom très noble. Parkinson, c'est un nom de scène, un nom de rose, pas un mot pour être malade, c'est pour ça que je l'ai rebaptisée", dit-elle dans les colonnes de l'hebdomadaire.
"J'ai peur de m'exposer et de m'exploser. Ce qui m'effraie, c'est de donner l'image d'une femme différente de celle que je montre depuis toujours. Surtout, je me suis toujours promis de ne jamais me laisser aller. (...) J'ai vécu pendant quinze ans avec, sans que personne ne s'en rende compte. J'étais solide, touchée, mais pas ébranlée", raconte Sonia Rykiel, 81 ans, avec l'optimisme d'une adolescente.
Revenant sur son histoire familiale, sur la guerre qui lui a "volé toute [s]on enfance", Sonia Rykiel se met à nu, évoque son rapport à la mode, ce monde "extrêmement difficile", ainsi qu'avec sa mère et ses soeurs.
Une interview poignante qui dévoile le caractère inébranlable de cette femme qui a bâti un empire avec sa maison de couture, qui a révolutionné la mode féminine internationale et qui ne cesse de briller depuis la confection de son tout premier pull-over qui fera, entre autres, sa renommée.
N'oubliez pas que je joue, éditions L'Iconoclaste, paru en avril 2012.