C'est à coeur ouvert et sans fard que Sophie Forte, actrice âgée de 54 ans notamment vue en 1997 dans Bimboland d'Ariel Zeitoun, s'exprime sur le plus grand drame de sa vie : sa rupture avec l'humoriste Éric Bouvron avec qui elle a eu deux filles, Nina (née en 2003) et Othilie (née en 2006). Dans le magazine Psychologies, la comédienne et humoriste raconte son chagrin d'amour et les mois qui ont suivi cette rupture on ne peut plus brutale.
"Une nuit, la veille de Noël, mon mari m'a annoncé qu'il était amoureux d'une autre femme. Ça m'a foudroyée", raconte Sophie Forte sans nommer une seule seconde celui avec qui elle partageait sa vie depuis quinze ans, à la ville comme professionnellement. "Au petit matin, après une discussion atroce et déchirante, je l'ai foutu dehors et je me suis retrouvée face à mon chagrin", poursuit-elle. Commence alors un long calvaire, "un gros chagrin de haute catégorie, qui embarque tout sur son passage et dont on se dit qu'on ne va pas s'en sortir".
J'ai brûlé d'espoir qu'il revienne, persuadée que son retour était mon unique planche de salut, et de désespoir que plus rien ne soit possible, jamais
Elle raconte avoir eu "des grosses bouffées de haine, de jalousie pour l'autre femme, de désir de vengeance" et dit être "tombée, tombée, tombée". Des semaines à ressasser, à se poser toutes les questions possibles et imaginables, "des jours et des nuits à ressentir la morsure du manque". "J'ai brûlé d'espoir qu'il revienne, persuadée que son retour était mon unique planche de salut, et de désespoir que plus rien ne soit possible, jamais".
Sophie Forte sombre alors dans la dépression. Son chagrin lui "dévore" le cerveau. Elle essaie tout, de l'hypnose à la kinésiologie en passant par les plantes. "Et même les antidépresseurs, qui ont failli avoir ma peau, se souvient-elle. La seule chose que je voulais, c'était mourir. J'ai arrêté les antidépresseurs. J'étais à bout de forces, à bout de souffle, à bout de tout : je me suis retrouvée à l'hôpital avec une pneumonie carabinée."
Puis la roue tourne enfin. À Avignon, entre les larmes, elle se retrouve auprès de "personnes merveilleuses", dont Virginie Lemoine. C'est elle qui réagit lorsque Sophie Forte commence à faire germer l'idée de transformer son chagrin en un spectacle humoristique. "Je me suis mise à écrire, toujours en pleurant beaucoup", raconte-t-elle. Le 22 novembre 2017 se joue la générale à Paris de la pièce Chagrin pour soi. Le début d'une page qui se tourne, avec 170 représentations plus tard, un succès fou. "Je vais pas 'refaire' ma vie, je vais la continuer", promet-elle, heureuse à nouveau.