
Lors de son passage dans l'émission LEGEND, présentée par Guillaume Pley, Sébastien Chabal a expliqué n'avoir “aucun souvenir d'une seule seconde d'un match joué”, lui qui a pourtant été rugbyman de haut niveau : il a évolué tout au long de sa carrière dans de nombreux clubs de renom comme les Sale Sharks en Angleterre et le Racing Métro 92, et a remporté le Tournoi des Six Nations à deux reprises, en 2007 et 2010, avec le XV de France.
“Je n'en parle pas car ça ne regarde que moi. Beaucoup d'actions sont réalisées par des collectifs, parce qu'il y a ‘le pâté qui a touché la boîte’, comme on dit dans le milieu, a-t-il ajouté. J'ai quelques souvenirs d'enfance, mais encore. Je pense que c'est parce qu'on me les a racontés. Je n'ai pas cette mémoire des moments passés. Quand j'en parle à la maison avec ma femme, je lui dis que j'ai l'impression que ce n'est pas moi qui ai joué au rugby. Et comme j'ai toujours pensé être un peu un imposteur, vu que je suis arrivé là un peu par hasard... Avec le fait de ne pas se souvenir, j'ai l'impression que ce n'est pas moi.”
A l'occasion d'une interview pour Le Parisien, c'est un autre ancien rugbyman de haut niveau, Alix Popham (vainqueur du Grand Chelem avec le pays de Galle), qui explique souffrir comme l’ancien troisième ligne des Bleus (papa d'une artiste déjà très douée) d’amnésie à cause des chocs encaissés durant sa carrière. "Les impacts à la tête n’étaient pas pris au sérieux par les coachs et les équipes médicales, c’était une blague. On nous jetait de l’eau au visage pour nous secouer après un choc, on nous faisait respirer du sel. On était traités comme des bouts de viande.", a-t-il notamment déploré.

Et de préciser qu'il y a bien plus de rugbymen dans cette situation qu'on ne le pense : "Le neurologue qui m’a suivi m’a dit que 70 % des joueurs professionnels avaient subi des dommages au cerveau." Le rugby actuel semble pourtant s'être amélioré à ce niveau-là, avec des protocoles pour encadrer ces commotions. Mais Alix Popham, lui, n''est pas de cet avis : "Ce sont des écrans de fumées. Comment un rugbyman aujourd’hui peut se faire percuter, perdre conscience et rejouer une semaine après ? C’est criminel. 99 % des neurologues du monde vous diront que ça n’est pas sûr, le 1 % restant est payé par le rugby. Quelque chose de drastique doit être fait dans notre sport."
Il a également révélé avoir déposé une plainte contre les instances dirigeantes du rugby pour leur gestion des commotions cérébrales : "Je veux que ça aille au tribunal. Ces gens doivent rendre compte au monde du rugby, mais pas que. Au monde entier. Et aux papas et aux mamans qui mettent des enfants dans ce sport." Reste à savoir s'il sera entendu...