
Qu’il est loin le temps où le jeune homme, cheveux peroxydés dressés en brosse sur la tête, déboulait avec son sourire malicieux et sa peluche Bourriquet sous le bras, dans la première saison de Loft Story… Cela fera exactement 24 ans cet été qu’M6 lançait en France la première téléréalité. Un petit quart de siècle qui fait que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis, notamment pour ce candidat que tout le monde n’appelait jadis que par son prénom, Steevy; un homme désormais dans la force de l’âge puisqu’il fête ce 19 février son 45ème anniversaire et qu’il peut se targuer d’avoir effectué bien du chemin depuis sa première apparition télévisuelle…
Les lofteurs ont connu des destins différents. Il y a ceux qui ont décidé de quitter rapidement la lumière, à l’instar du couple que forment Christophe et Julie. Il y a celles qui, comme Laure ou Kenza, ont embrassé une carrière de journaliste ; ceux qui ont lancé leur entreprise, comme Fabrice, propriétaire d’un parc aquatique dans la région lyonnaise. Au final, un tout petit nombre d’entre eux est resté sur le devant de la scène. Ainsi de Loana, bien sûr, qui reste populaire, malgré les difficultés notamment financière qu’elle traverse régulièrement. De Jean-Édouard Lipa, qui s’est essayé à la comédie avant de devenir DJ… Et de Steevy.
Ce dernier est sans doute celui qui est resté le plus en vue de tous les lofteurs, pouvant se vanter d’avoir dès sa sortie, trouvé le chemin de la célébrité, lui qui rêvait, selon ses mots à Libération en 2001 de «commencer derrière les caméras et de finir devant».

Le jour même de son élimination, pendant le direct de l'émission, on lui offre ainsi un poste d'animateur sur une chaîne du groupe M6, Fun TV. Il devient animateur de Fun Steevy, diffusé tous les mercredis sur Fun TV, de la rentrée 2001 à l'été 2002.
Dans la foulée de l’émission qui l’a révélé, Steevy franchit un cap décisif pour sa carrière : invité à évoquer son expérience dans le Loft par Laurent Ruquier sur Europe 1, il séduit immédiatement l’animateur par sa spontanéité et sa bonne humeur. C’est le début d’une collaboration fructueuse, à l'origine de nombreuses rumeurs, qui s’étendra sur plus d’une décennie.
Aux côtés de Ruquier, Steevy intervient dans des émissions phares comme On va s’gêner, On a tout essayé ou encore On n’a pas tout dit, devenant au fil du temps un personnage incontournable du paysage audiovisuel français.

Mais son parcours ne s’arrête pas là : l’ancien lofteur s’aventure aussi sur d’autres plateaux télé, tantôt en tant que chroniqueur, tantôt participant à des programmes variés tels que Les Anges de la téléréalité ou Fort Boyard, dont il repartira avec l’un des plus beaux gains de la saison 2013. Toujours animé par un grand sens de l’autodérision, il fait quelques apparitions dans des séries comme Sous le soleil.
En 2014, fidèlement attaché à la bande à Ruquier, Steevy rejoint Les Grosses Têtes sur RTL, puis il poursuit son chemin en devenant chroniqueur pour Touche pas à mon poste !

Mais la télé et la radio ne suffisent pas à ce jeune homme qui dès son plus jeune âge avait envie de dévorer la vie et de la vivre en pleine lumière. En 2002, il monte sur les planches dans La presse est unanime, aux côtés d’Isabelle Mergault et Gérard Miller. Sous les traits du pétillant Kévin Vautier, il fait des débuts de comédien remarqués, interprétant un attaché de presse aussi efféminé que désopilant. «J'ai toujours fait du théâtre, expliquait Steevy au site Actu le 7 février dernier. Et cela depuis le collège. Professionnellement, je dois ma première pièce à Laurent Ruquier. Il a écrit, en 2002, La presse est unanime pour notre bande. Il m'a offert mon premier rôle au Théâtre des Variétés à Paris, dont le directeur, à l'époque, était Jean-Paul Belmondo. D'ailleurs, à la première lecture, Jean-Paul m'a dit : "tu vas apprendre le métier", et il m'a offert tout un été, huit heures de cours par semaine. C'était incroyable ! Un professeur m'a alors appris toutes les ficelles du métier."

Fort de ce premier succès, Steevy enchaîne en 2007 avec Le P’tit Trésor, une pièce écrite spécialement pour lui, puis en 2009 dans Ma femme est folle, où il incarne un comptable gay tout aussi décalé. Dans Les Amazones (2011-2012), il séduit encore le public en tournée, avant de revenir en 2016 avec Numéro complémentaire et en 2021 dans Les Beaux-pères. À chaque rôle, son énergie communicative fait mouche. Pas étonnant que sa carrière se poursuive encore aujourd’hui et l’emmène sur de nouveaux territoires aux côtés d’une femme qui est loin d’être une inconnue…
Née à Saint-Pierre de La Réunion en 1985, Valérie Bègue s’est d’abord fait connaître en devenant Miss Réunion 2007, puis Miss France 2008. Un sacre qui l’a propulsée sous les projecteurs et qui a vite été entaché par une polémique liée à la parution de photos jugées contraires au règlement du concours. Elle perdra son trône. Une histoire désormais oubliée puisque Valérie Bègue, qui a eu un enfant avec Camille Lacourt, a embrassé une nouvelle carrière : sur les planches.

C’est donc au théâtre que l’ancien lofteur et la reine de beauté se retrouvent ensemble pour jouer une jolie pièce, en costume d’époque, qui se déroule au tournant du XIXe siècle alors que Napoléon vient à peine d’être sacré empereur des Français. Une intrigue qui se situe dans les coulisses de la Comédie-Française et dans laquelle Steevy incarne le baron de la Courtille, un joaillier «qui drague tout ce qui bouge»…

«Je rêvais de jouer en costume d'époque. J'adore ça ! Et le scénario est top. C'est la grande époque dans les loges de la Comédie-Française avec des personnages qui ont existé. Là, je joue le baron Rodolphe de la Courtille, un joaillier qui a toutes les femmes qu'il veut grâce à son métier. C'est un vrai plaisir, car j'ai la chance d'être super bien entouré par des comédiennes et comédiens de talent.» expliquait Steevy au site Actu. C’est ainsi que parmi ces comédiennes à qui il donne la réplique, on trouve Valérie Bègue.
Depuis le mois de septembre dernier, les deux comédiens sillonnent la France lors d’une tournée qui devrait les emmener jusqu’en 2026. Une longue période de rencontres avec le public dans un contexte beaucoup moins électrique qu’il y a quelques années. «Je n'aime pas être trop connu. À une époque, c'était beaucoup trop. L'être un peu moins maintenant, c'est cool», conclut Steevy, décidément très à l’aise dans ses nouveaux habits…
Les Cabotines, de Bruno Druart et Patrick Angonin, sur une mise en scène d’Olivier Macé, avec Valérie Bègue, Steevy Boulay, Élisa Servier, Christian Charmetant, Daniel-Jean Colloredo et Catherine Vranken.