Voilà déjà trois ans et demi que Laurent Bignolas a été annoncé comme remplaçant de William Leymergie à la présentation de Télématin (France 2). Ce dernier quittait la chaîne et l'émission au bout de trente-deux ans de bons et loyaux services pour rejoindre C8. La promotion de Laurent Bignolas n'a malheureusement pas été tout de suite validée par le reste des équipes. En septembre 2019, des rumeurs de mauvaises ambiance en coulisses ont alors circulé et le présentateur a même été accusé de harcèlement moral par certains de ses collègues. Qui plus est, ce sont onze chroniqueurs de Télématin qui ont décidé de claquer la porte dans la foulée. Mais l'attitude controversée de Laurent Bignolas n'est pas la seule raison qui les auraient poussé à quitter le navire. Les conditions de travail, la baisse de salaire ainsi que les méthodes de la direction étaient également pointées du doigt.
Plus d'un an après ces révélations choc, nos confrères du magazine Télépro ont souhaité prendre la température auprès d'un chroniqueur historique de Télématin, à savoir Frédérick Gersal (aux commandes de la chronique Histoire depuis 1993). "Il y a eu une rupture, c'est incontestable", a-t-il reconnu d'entrée avant de faire référence à la place importante qu'avait William Leymergie. "Quand il est parti, au bout de 30 ans, il y a quelques jalons qui ont dû être bougés. Ça, c'est incontestable. Après il y a eu effectivement quelques soucis en ce qui concerne certains contrats, ça a été compliqué", s'est-il souvenu. En revanche, Frédérick Gersal n'accable pas Laurent Bignolas et réfute l'idée qu'il y ait pu avoir des "problèmes humains". "Je suis là et toujours là et c'est un souhait. Je travaille avec Laurent Bignolas, je travaille très bien avec lui. C'est un type cultivé. Moi, c'est ce dont j'ai besoin en face de moi", a-t-il confié.
Que des gens ne se soient pas entendus avec lui, je peux le comprendre
Le chroniqueur souligne toutefois qu'il ne s'agit là que de son point de vue personnel. Un point de vue qu'il avoue à demi-mot n'a pas été partagé par tous. "Après, que des gens ne se soient pas entendus avec lui, je peux le comprendre très bien. Ça a été un séisme, il faut bien le dire, après 30 ans de présence d'un patron omniprésent. C'était compliqué de tourner la page et de s'atteler avec un nouveau présentateur, qui de surcroît n'est pas producteur et n'est pas réalisateur de l'émission bien sûr. Il y a quand même des changements qui sont majeurs."
Pour ne rien arranger aux affaires de Télématin, la crise sanitaire est venue compromettre toute chance de créer de nouvelles complicités. "On ne peut pas être dans la même pièce en attendant son tour de passer chacun pour sa chronique. (...) Il y a une sorte de distance qui s'est installée. Disons que l'ambiance est différente, mais elle est due en ce moment à la pandémie", a conclu Frédérick Gersal.