Chaque matin sur France 2, les plus lève-tôt peuvent se réveiller en douceur avec l'émission Télématin. Les binômes de journalistes, Thomas Sotto et Marie Portolano du lundi au jeudi et Maya Lauqué et Damien Thévenot du vendredi au dimanche, s'y entourent de plusieurs chroniqueurs pour débriefer de l'actualité. Et lorsqu'il s'agit de santé, ils peuvent compter sur Vincent Valinducq, médecin généraliste de profession et intervenant dans la matinale depuis quatre saisons déjà.
Ce dernier a récemment publié un livre autobiographique, aux éditions Stock, intitulé Je suis devenu le parent de mes parents. Il y revient sur la maladie neurodégénérative apparentée à l'Alzheimer qui a frappé sa mère Nadine et qui a chamboulé le quotidien de toute leur famille. Lors d'un portrait dans le magazine ELLE paru le 9 novembre dernier, on comprend que tout a commencé lorsqu'il était en deuxième année de médecine, alors âgé d'une vingtaine d'années. Sa mère en avait 50. De premiers signes sont apparus mais ce n'est que des années plus tard qu'un diagnostic a finalement été posé. "Un jour, j'ai reçu une lettre qui évoquait trois possibilités, et dans les trois cas il s'agissait d'une maladie neurodégénérative. L'avenir était très sombre", lit-on.
Plus rien d'autre ne m'intéressait, je n'aspirais à aucune légèreté
Le père de Vincent Valinducq, son frère aîné Sébastien et lui-même prennent alors la décision de s'occuper pleinement de Nadine, quitte à mettre leur vie "entre parenthèses". "Je n'avais pas d'autres options. Plus rien d'autre ne m'intéressait, je n'aspirais à aucune légèreté. Il n'était pas question de faire autrement", explique encore le médecin. A 33 ans, Vincent Valinducq réalise tout de même son rêve et devient officiellement médecin. Mais pendant ce temps là, l'état de sa mère empire. Elle "ne peut plus lacer ses chaussures, a ses premières difficultés pour marcher, se laver, manger, la fourchette bientôt remplacée par une petite cuillère, puis, à la toute fin, par une seringue...", détaillent nos confrères.
En plus de l'épuisement et le sentiment de solitude que Vincent Valinducq a longtemps ressenti se sont ajoutées la tristesse et l'angoisse à l'idée de ne plus reconnaître sa mère. "Cela s'appelle le deuil blanc, et c'est spécifique aux maladies neurodégénératives. Il faut accepter que la personne en face de soi ne soit plus celle que l'on a connue. Perdre ses parents, c'est perdre une partie de soi". Finalement, Nadine est décédée en avril 2022, dans son sommeil, à l'âge de 64 ans, après 14 ans de maladie. Son mari Denis la rejoint un mois et demi plus tard. "Il avait perdu sa raison de vivre. La seule chose que je me dis, c'est que rien n'aura réussi à séparer mes parents bien longtemps", relativise aujourd'hui Vincent Valinducq qui assure ne "rien regretter" de ses choix. "Je n'aurais pas supporté qu'elle s'éteigne ailleurs que chez elle".