Après le coup de coeur de La guerre est déclarée, la réalisatrice et actrice Valérie Donzelli s'est attelée à son nouveau film, Main dans la main. Une réalisation ambitieuse, mêlant comédie musicale, chorégraphie décalée et histoire d'amour, le tout dans son style poétique. A ses côtés, son éternel complice Jérémie Elkaïm, son ancien compagnon, avec lequel elle travaille toujours avec le même bonheur. Le duo fait appel cette fois au talent de Valérie Lemercier pour le rôle principal, face à Jérémie Elkaïm. Ensemble, ils font naître une histoire d'amour pas comme les autres, qu'ils défendent lors de l'avant-première au cinéma du Panthéon le 10 décembre.
Valérie fait tourner Valérie, une nouveauté pour le cinéma français mais dame Donzelli et dame Lemercier se connaissent depuis bien longtemps, comme cette dernière l'explique dans le magazine Première : "Je connais Valérie et Jérémie depuis 2001. Il étaient des amis proches avant même qu'ils fassent des films et des enfants ensemble. Ils font partie d'une bande que j'ai rencontrée via Bertrand Burgalat. Le cousin de Valérie créait des pochettes de disques pour lui. Un soir de réveillon, ils sont venus voir mon spectacle aux Folies Bergères, et voilà. Je les appelle 'la bande des cheveux gras'. Ma soeur, qui a joué dans La Guerre est déclarée, sort d'ailleurs avec un 'cheveux gras'. C'est donc moi qui ai conseillé à Édouard [Weil, le producteur, NDLR] d'aller voir La Reine des pommes, le premier film de Valérie. Les gens sont surpris car ils pensent que je suis allée toquer à sa porte après La guerre est déclarée, mais je ne suis pas arrivée après la bataille."
Dans Main dans la main, Valérie Lemercier incarne une directrice de l'école de danse de l'Opéra de Paris, qui tombe irrésistiblement amoureuse d'un miroitier de province. Pour les besoins du film et d'une très belle scène, l'actrice accepte de se dévoiler entièrement nue, elle qui se trouve "toujours obèse" et qui, toute sa vie, "aura du mal à se voir". Dès la lecture du scénario, elle adore cet instant où elle se déshabille et se montre, de dos, en tenue d'Eve : "J'aime beaucoup ce geste, quand, d'un coup, elle se débarrasse de tout ce qu'elle a sur elle. Je suis assez capable de faire ça dans la vie, même si je n'irais pas jusqu'à sortir à poil dans la rue. Il m'est arrivé plusieurs fois de ne plus rien posséder du jour au lendemain. Par exemple, mon appartement a intégralement brûlé."
Être nue, oui, mais pas de poils, ni de gémissements pour les scènes d'amour : "C'est spécifié dans tous mes contrats. Dans le film de Valérie, après le plan où j'attrape les rideaux du ministère pour me draper nue dedans, il y avait une scène dans la rue où on voyait que je portais une culotte. Valérie avait demandé qu'on la masque aux effets spéciaux, mais il y a eu un malentendu, et au lieu de rajouter un bout de tissu, ils ont effacé la culotte et fabriqué une fausse touffe ! Moi qui ai pour mot d'ordre 'pas de poils', je me suis retrouvée avec une grosse touffasse qui n'était même pas la mienne ! Bon, finalement, ils l'ont quand même enlevée."
Un entretien bien sympathique qui révèle une fois de plus la sincérité et la drôlerie de l'artiste. Son humour aura pourtant déplu à certains aux César, où elle avait été une maîtresse de cérémonie géniale, notamment dans son sketch parodiant Juliette Binoche.
"Main dans la main", en salles le 19 décembre
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine "Première" du mois de décembre 2012-janvier 2013