
Les Cahiers du cinéma avaient misé sur une couverture provoc' pour leur numéro du mois de septembre. On y découvrait une photo issue du film Un moment d'égarement, avec le titre "Le vide politique du cinéma français" inscrit au niveau des deux acteurs, François Cluzet et Vincent Cassel. Ce dernier a été interrogé par Allociné sur ce dossier brûlant, où tous les derniers longs métrages français sont passés au crible : Dheepan de Jacques Audiard et La Loi du marché de Stéphane Brizé, tous deux primés au Festival de Cannes 2015, ou encore Un Français de Diastème, La Belle Saison de Catherine Corsini et Les Cowboys, premier long du scénariste chevronné qu'est Thomas Bidegain.
Au micro d'Allociné pour la sortie du film de Maïwenn, Mon roi, Vincent Cassel, qui n'a pas pour habitude d'avoir un discours policé - en témoigne sa participation à l'émission Conversations secrètes avec Michel Denisot -, répond à cette provocation signée Les Cahiers. Le héros de La Haine il y a vingt ans et aujourd'hui de la comédie Un moment d'égarement, remake homonyme d'un film de Claude Berri produit par son fils Thomas Langmann, pose d'abord la question : "Qui lit Les Cahiers du cinéma ? Pas moi en tout cas. Il faut voir que Les Cahiers du cinéma ont fracassé des gens dans le passé qu'ils ont ensuite encensés. Je pense qu'une grande partie de la critique donne son avis sur tout, mais n'est pas vraiment en mesure de la faire. Il faut faire du cinéma pour en parler (...) Je serais tenté de dire plutôt : Le vide politique de la critique française." Ce n'est pas la première fois qu'Un moment d'égarement est la cible d'attaques : l'affiche du film avait été précédée de critiques sur son aspect sexiste.
Nicolas Boukhrief (Convoyeur, et coscénariste d'Assassin(s) de Mathieu Kassovitz) répond également à la polémique, lui qui revient avec Made In France, un film au sujet justement très politique - le terrorisme djihadiste d'intérieur. "Le cinéma français, contrairement à ce qu'on croit, n'a jamais été très politique", selon ce réalisateur.
