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Grâce au film La Loi du marché, Vincent Lindon a remporté la première récompense de toute sa carrière : le prix d'interprétation du Festival de Cannes 2015. Sa prestation a été acclamée par tous, les membres du jury étaient unanimes. Rossy de Palma raconte ainsi au Parisien que des personnalités qui ne connaissaient pas l'acteur français, comme Guillermo del Toro et Jake Gyllenhaal ou les présidents Joel et Ethan Coen, avaient été bluffées par sa performance. Au box-office, le film s'envole avec déjà plus de 250 000 entrées en France. Les spectateurs sont touchés mais il est une personne qui n'est pas ressortie ravie de sa séance de cinéma.
L'ex-présidente du Medef, soit la patronne des patrons, Laurence Parisot, a déclaré sur Europe 1 que La Loi du marché ne l'avait pas du tout enthousiasmée. Pour elle, il s'agit d'une "caricature où, d'un côté, nous avons l'entreprise qui est systématiquement décrite comme tyrannique, abusive. De l'autre, nous avons l'employeur et le banquier, en particulier, qui sont inévitablement pervers. Et puis, je ne parle pas de l'actionnaire qui lui est de toute façon un salopard".
Taxant le film de simplisme, elle argumente son point de vue : "Pour moi, ce n'est pas du tout un film qui décrit une réalité sociale, c'est un film d'horreur (...) Sa description du monde de l'entreprise est pour moi l'équivalent de ce qu'on aurait pu dire du film Rosemary's Baby si on avait dit que c'était un film qui décrivait la maternité." Elle accuse le long métrage d'être issu d'une certaine gauche et se demande où vont les bénéfices du film : "Cet acteur qui est effectivement extraordinairement talentueux et ce réalisateur gagnent beaucoup d'argent. Je voudrais savoir : sont-ils aussi généreux que Bill Gates ? (...) Ce sont les premiers à bénéficier d'une certaine loi du marché."
À noter que La Loi du marché a disposé d'un tout petit budget de 1,4 million d'euros. "J'ai appelé Vincent [Lindon] et je lui ai dit que je voulais faire le film avec un tout petit budget. Tout le monde, acteurs et techniciens, payé au tarif syndical, et nous trois, le producteur, Vincent et moi, en participation, a expliqué au Monde le réalisateur Stéphane Brizé. Immédiatement, il m'a dit : 'J'adore !' (...) Parmi les acteurs, tous non professionnels, beaucoup sont au smic. Quand on leur disait : 'C'est 400 euros', ils pensaient que c'était pour tout le tournage. 400 euros par jour, ça leur semblait inimaginable. La plupart, d'ailleurs, auraient joué gratos. L'argent n'est pas sale en soi. Tout dépend de ce qu'on en fait."