On peut être une icône mondiale, une idole nationale, une légende de 2m29 et 140 kilos, et être terrassé par l'émotion, avec sa petite fille d'un an dans les bras : Yao Ming, premier basketteur chinois à percer (et pas qu'un peu) en NBA et véritable déclencheur socio-sportif de l'essor du basket en Chine, a mis un terme à sa carrière sportive et a effectué sa sortie à l'occasion d'une conférence de presse mercredi 20 juillet dans sa ville natale, Shanghai.
Quelques centimètres d'émotion dans un été de la NBA contrarié par le lock-out en cours (une grève patronale induisant la suspension des contrats des joueurs)...
Après neuf saisons sous le maillot des Houston Rockets, Yao Ming raccroche. Il a fait sa part dans l'histoire de son sport, et continuera en tant qu'ambassadeur. Drafté en première position lors de la draft 2002 après cinq saisons (plus de 32 points par match à 72% de réussite au panier et 19 rebonds lors de la dernière) au service de l'équipe élite de sa ville de Shanghai en CBA (Chinese Basketball Association), les Shanghai Sharks (qu'il racheta en 2009 pour assurer leur survie), il ne lui aura manqué qu'une bague de champion NBA pour consacrer un parcours si emblématique, jalonné de huit sélections pour le All-Star Game. Le pivot referme ce chapitre avec des statistiques laudatives : 19 points, 9,2 rebonds, 1,9 contre de moyenne par match en 486 rencontres de NBA disputées en saison régulière avec Houston. Sa fin de carrière a été contrariée par une blessure au pied qui l'a tenu à l'écart des parquets au cours des deux dernières années, et depuis novembre dernier.
La quantité de journalistes, de photographes et de caméras, pour son allocution officielle ce 20 juillet à la suite de l'officialisation de sa retraite via le site de la NBA, ne trompe pas : c'est une page monumentale qui se tourne. Yao Ming, en présence de son amour de toujours, la basketteuse Ye Li, qu'il épousa en 2007, et de leur fille Yao Qinlei (soit "Amy", au pays de l'oncle Sam), née à Houston le 21 mai 2010, a souhaité avant tout saluer tous ceux qui l'ont soutenu, et notamment à Houston : "Je voudrais remercier tous mes amis mais également les fans de Houston. J'aimerais les remercier pour m'avoir donné neuf belles années durant ma carrière NBA. Il y a neuf ans, je suis arrivé à Houston comme un jeune et grand joueur. La ville entière et l'équipe m'ont changé en homme. J'ai aussi eu ma première fille ici. Je serais toujours avec vous. Merci." Notoirement philanthrope, Yao Ming, qui aura 30 ans en septembre, devrait désormais se consacrer à sa fonction de propriétaire des Shanghai Sharks et à un rôle d'ambassadeur de la NBA et du basket chinois.