Biographie
- Naissance : 28 juillet 1937, Neuilly sur Seine
- Âge : 87 ans
- Signe astrologique : Lion
- Résidence : France
Il a écrit et réalisé parmi les plus gros succès du cinéma français. Francis Veber, mieux que personne, a su inventer des histoires et des personnages qui faisaient consensus, de La Chèvre au Dîner de cons...
Francis Veber naît à Neuilly-sur-Seine le 28 juillet 1937, dans une famille pour le moins littéraire. Son grand-oncle est l'écrivain Tristan Bernard, sa mère est romancière, son père journaliste et écrivain. Tout ce petit monde a des racines arméniennes, mais, comme on ne roule pas sur l'or et que les droits d'auteur sont chiches, les parents de Francis Veber le poussent à essayer d'avoir un "vrai" métier. Les études de médecine sont rapidement abandonnées, comme le sont celles à la faculté des sciences. Il ne sera pas plus ingénieur dans le pétrole que médecin. Au service militaire, il écrit un peu dans le journal des armées, et il travaille ensuite à RTL comme journaliste, mais ne se sent pas à sa place.
Après son mariage en 1964, c'est pourtant à RTL qu'il va trouver sa voie, ou plus exactement un partenaire qui va l'emmener vers le monde du spectacle : il écrit avec Jacques Martin une comédie musicale, Petit Patapon, qui fait un four. Viré de RTL pour cause de compression de personnel, il vivote de quelques projets de feuilletons télévisés, puis écrit une pièce de théâtre, L'Enlèvement, inspirée d'un fait divers, le rapt de l'épouse de Marcel Dassault. La pièce a assez de succès pour être adaptée au cinéma et devient Appelez-moi Mathilde, réalisé par Pierre Mondy avec Jacqueline Maillan. C'est à nouveau un four, qui le fait revenir au théâtre avec Le Contrat, créé en 1971 avec Jean Le Poulain. L'histoire d'un tueur à gages empêché de mener à bien son contrat par un gêneur maladroit. Il invente, sans le savoir, un archétype de ses futures comédies, François Pignon, le personnage qui n'est pas à sa place et qui provoque, en toute innocence, des situations compliquées à gérer pour le personnage "fort" auquel il est opposé.
A la même époque, Francis Veber revient au cinéma quand Georges Lautner réalise Il était une fois un flic, avec Mireille Darc et Michel Constantin, qui fait cette fois un succès d'un scénario écrit par Veber. Puis c'est Lino Ventura qui tombe sous le charme du Contrat. La pièce devient L'Emmerdeur, avec Jacques Brel et Ventura, réalisé par Edouard Molinaro, et à nouveau c'est un gros succès populaire en 1973. Francis Veber est alors intronisé as du scénario et Gaumont l'engage pour en fournir ou en réviser. Il co-écrit donc Le Grand blond avec une chaussure noire et signe ou retravaille les scripts du Professionnel et du Magnifique avec Belmondo, mais aussi d'Adieu poulet, de La Cage aux folles, de La valise, du Téléphone rose, de Peur sur la ville, et quantité d'autres grands succès du cinéma français des années 70 et 80.
Entre-temps, poussé par Claude Berri, Francis Veber passe à la réalisation, avec Le Jouet, qu'il a écrit pour Pierre Richard. Les entrées du film, malgré de bonnes critiques, sont en deçà de ce à quoi il est habitué et il revient donc au monde du scénario. Il attendra 1981 pour retenter l'aventure, avec La Chèvre. Lino Ventura et Jacques Villeret étaient pressentis pour interpréter le duo pittoresque, mais c'est finalement Gérard Depardieu et Pierre Richard qui vont propulser le film en tête du box-office et offrir à Francis Veber un film à sept millions d'entrées, en France, et encore plus à l'étranger (trente-cinq millions en URSS). Le trio magique revient en 1983 et 1986, respectivement avec Les Compères puis Les Fugitifs. La recette est la même, celle de L'Emmerdeur : un François Pignon qui met, involontairement, des bâtons dans les roues d'un Jean Lucas. Les Fugitifs récolte deux Césars, attire 4,5 millions de Français et 22 millions de Russes dans les salles obscures.
Hollywood n'est jamais insensible aux chiffres, aussi déroule-t-on un tapis rouge brodé de dollars au réalisateur français. Il écrit d'abord le scénario de Partners, un échec, puis il est invité par le patron de Disney à venir s'installer à Los Angeles pour y travailler comme "script doctor", ce qu'il faisait déjà pour Gaumont. Outre le travail sur des scénarios, il va profiter de son séjour américain pour réaliser Three Fugitives, le remake des Fugitifs, avec Nick Nolte dans le rôle de Depardieu. Il signe aussi Sur la corde raide, avec Matthew Broderick, mais ces deux films n'ont pas l'impact de ses précédentes réalisations.
Revenu en France, Francis Veber décide de revenir au théâtre et écrit Le Dîner de cons. La pièce est créée en 1993 et va remporter un succès phénoménal, tenant trois ans à l'affiche, avec Jacques Villeret et Claude Brasseur. Entre-temps, Francis Veber est revenu au cinéma et a réalisé Le Jaguar, un film d'aventure en Amazonie, avec Patrick Bruel et Jean Reno, qui ne fait "que" 2,5 millions d'entrées. Il réside entre Paris et Los Angeles, mais c'est en France qu'il va adapter au cinéma son Dîner de cons. Thierry Lhermitte remplace Brasseur, et Jacques Villeret reprend le rôle de Pignon. Le film est un triomphe, avec 9 millions de spectateurs et trois Césars pour Villeret, Daniel Prévost (second rôle) et Veber (scénario et adaptation).
François Pignon n'en a pas terminé pour autant, on le retrouve sous les traits de Daniel Auteuil, face à Depardieu et Rochefort, dans Le Placard, en 2001, qui fait encore ses cinq millions d'entrées. Dans Tais-toi, en 2003, c'est Jean Reno qui s'oppose à Gérard Depardieu, pour trois millions d'entrées, seulement. Un score similaire pour La Doublure, en 2006, avec Gad Elmaleh en Pignon, Alice Taglioni et Daniel Auteuil en persécuteur du pauvre Pignon.
C'est Michel Sardou, qui vient de reprendre la direction du Théâtre de la Porte Saint-Martin, qui convainc Francis Veber de reprendre L'Emmerdeur, au théâtre. Le texte est remanié et Patrick Timsit et Richard Berry font fonctionner l'affaire, en 2005. Francis Veber va ainsi entrer dans une phase de relecture de son oeuvre. Il décide de filmer une nouvelle version de L'Emmerdeur, qui a triomphé au Théâtre, avec les mêmes acteurs, mais Timsit et Berry ne font pas, sur l'écran, oublier Brel et Ventura. Le bide est retentissant, avec à peine deux cent mille spectateurs. Pendant ce temps, Le dîner de cons est repris lui aussi au théâtre, en 2008 avec Arthur et Dany Boon, puis en 2009 avec Chevallier et Laspalès. Le temps d'écrire une pièce originale pour Gérard Jugnot, Cher Trésor, et Veber revient à l'exploitation de son catalogue en adaptant Le Placard au théâtre, avec Elie Semoun et Laurent Gamelon. En 2017, il propose une pièce inédite, Un animal de compagnie.
Avec plus de 41 millions d'entrées cumulées en France, six nominations aux César - pour seulement un reçu -, Francis Veber est sans conteste un auteur et réalisateur phare du cinéma français des années 70 à 2000. En outre, il est le seul à avoir eu huit remakes de ses films aux USA. Autant dire que le titre de son autobiographie, Que ça reste entre nous, est un peu usurpé.