Francis Veber - Enregistrement de l'émission "Vivement Dimanche" à Paris le 16 janvier 2013.© BestImage
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Francis Veber est une pointure de la comédie française avec des oeuvres cultes telles que L'Emmerdeur, La Chèvre et Le Dîner de cons. À 77 ans, il offre son regard franc sur le cinéma français pour le magazine Première dans lequel il revient sur sa relation avec la star Gérard Depardieu qu'il a porté au sommet de la comédie ou encore sur Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?, carton comique récent du box-office.
Francis Veber n'y va pas avec le dos de la cuillère dans ses observations sur la situation du cinéma français : "Le problème, c'est que les scénaristes ont été tellement méprisés en France qu'ils ne sont pas formés." La Nouvelle Vague les a ridiculisés selon lui et la Femis "perpétue cette tradition". On l'interroge alors sur le film aux 12 millions d'entrées, Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?, dont la qualité du scénario ne fait pas l'unanimité (le film est même considéré comme raciste aux États-Unis) : "Le racisme ordinaire s'incarne dans le personnage de Christian Clavier et tout le monde rit parce que la comédie permet d'exorciser ça. C'est un long métrage malin dont je comprends le succès, mais ça n'a rien à voir avec ce que je fais." Camping titille aussi le "beauf" qui est en nous : "Les spectateurs s'y amusent de leurs propres travers parce qu'ils leur sont présentés de façon flatteuse."
Gérard Depardieu, le monstre sacré du cinéma qui ne loupe jamais une polémique - dernière en date, une intervention éméchée -, a joué dans La Chèvre, Les Compères, Les Fugitifs et Le Placard de Francis Veber. Si, dans une allusion directe au cinéaste, l'acteur dit qu'un type qui fait faire quarante fois la même prise à un acteur est un pervers, le réalisateur, qui avait déjà répondu, réplique à nouveau : "Peut-être que l'acteur ne sait pas son texte ? Si le type en question est un pervers, pourquoi tourner quatre films avec lui ? Jamais Depardieu n'aurait l'idée de me citer parmi les personnes qui ont fait sa carrière. Pourtant, quand je l'ai pris en main sur La Chèvre, c'était un comédien qui gagnait un salaire minimum sur des films sérieux comme ceux de Jacques Rouffio, Marco Ferreri ou Bertrand Blier." Il l'avait décrit comme une "baleine qui reste un immense acteur" et assure aujourd'hui dans Première que Depardieu a "un charme fou mais peut se conduire comme un goujat".
Il se souvient de Jacques Villeret, à qui il voulait initialement proposer La Chèvre, en binôme avec Lino Ventura : "Mais à cause de Ventura, Villeret a été éjecté et je me sentais coupable." Veber a réparé les choses en engageant le comédien décédé en 2005 pour Le Dîner de cons. Francis Veber a également quelques mots pour Robin Williams, qui a joué dans le remake de sa Cage aux folles, mort le 11 août dernier : "Je sais que les comiques sont des êtres fragiles. (...) Il y a une espèce de tristesse à la fin d'une scène d'humour qui peut s'apparenter au blues 'post-coïtal'."
Son dernier film, remake de L'Emmerdeur avec Richard Berry et Patrick Timsit, date de 2008. Pour le prochain, il a déjà un projet en tête : "L'histoire d'un milliardaire à la Richard Branson qui, de retour d'un voyage dans l'espace, reste en apesanteur. Il a perdu sa densité !"
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Première des mois de décembre 2014 et janvier 2015
Francis Veber n'y va pas avec le dos de la cuillère dans ses observations sur la situation du cinéma français : "Le problème, c'est que les scénaristes ont été tellement méprisés en France qu'ils ne sont pas formés." La Nouvelle Vague les a ridiculisés selon lui et la Femis "perpétue cette tradition". On l'interroge alors sur le film aux 12 millions d'entrées, Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?, dont la qualité du scénario ne fait pas l'unanimité (le film est même considéré comme raciste aux États-Unis) : "Le racisme ordinaire s'incarne dans le personnage de Christian Clavier et tout le monde rit parce que la comédie permet d'exorciser ça. C'est un long métrage malin dont je comprends le succès, mais ça n'a rien à voir avec ce que je fais." Camping titille aussi le "beauf" qui est en nous : "Les spectateurs s'y amusent de leurs propres travers parce qu'ils leur sont présentés de façon flatteuse."
Gérard Depardieu, le monstre sacré du cinéma qui ne loupe jamais une polémique - dernière en date, une intervention éméchée -, a joué dans La Chèvre, Les Compères, Les Fugitifs et Le Placard de Francis Veber. Si, dans une allusion directe au cinéaste, l'acteur dit qu'un type qui fait faire quarante fois la même prise à un acteur est un pervers, le réalisateur, qui avait déjà répondu, réplique à nouveau : "Peut-être que l'acteur ne sait pas son texte ? Si le type en question est un pervers, pourquoi tourner quatre films avec lui ? Jamais Depardieu n'aurait l'idée de me citer parmi les personnes qui ont fait sa carrière. Pourtant, quand je l'ai pris en main sur La Chèvre, c'était un comédien qui gagnait un salaire minimum sur des films sérieux comme ceux de Jacques Rouffio, Marco Ferreri ou Bertrand Blier." Il l'avait décrit comme une "baleine qui reste un immense acteur" et assure aujourd'hui dans Première que Depardieu a "un charme fou mais peut se conduire comme un goujat".
Il se souvient de Jacques Villeret, à qui il voulait initialement proposer La Chèvre, en binôme avec Lino Ventura : "Mais à cause de Ventura, Villeret a été éjecté et je me sentais coupable." Veber a réparé les choses en engageant le comédien décédé en 2005 pour Le Dîner de cons. Francis Veber a également quelques mots pour Robin Williams, qui a joué dans le remake de sa Cage aux folles, mort le 11 août dernier : "Je sais que les comiques sont des êtres fragiles. (...) Il y a une espèce de tristesse à la fin d'une scène d'humour qui peut s'apparenter au blues 'post-coïtal'."
Son dernier film, remake de L'Emmerdeur avec Richard Berry et Patrick Timsit, date de 2008. Pour le prochain, il a déjà un projet en tête : "L'histoire d'un milliardaire à la Richard Branson qui, de retour d'un voyage dans l'espace, reste en apesanteur. Il a perdu sa densité !"
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Première des mois de décembre 2014 et janvier 2015