Biographie
- Naissance : 29 juin 1936, Paris
- Âge : 88 ans
- Signe astrologique : Cancer
- Résidence : France
Un visage bonhomme, un sourire franc, et surtout une voix. Jacques Balutin, figure incontournable du théâtre de boulevard depuis quelques décennies, aura aussi été le doubleur qui aura constitué l'identité de héros de séries comme Starsky.
William Albert Buenos, de son vrai nom, naît à Paris le 29 juin 1936, dans une famille aisée de commerçants du quartier Montparnasse. Une fois son baccalauréat en poche, il s'inscrit au Cours Simon pour faire sa formation car il veut faire du théâtre. En 1959, il joue sa première pièce en tant que comédien professionnel, Une histoire de brigands, au Théâtre des Ambassadeurs.
Depuis, Jacques Balutin a interprété plus de quarante pièces, ne quittant jamais l'affiche et devenant une des gloires du Boulevard. Feydeau, Guitry, mais surtout Neil Simon (Pieds nus dans le parc, Drôle de couple, les Stars), Marc Camoletti (La Bonne adresse, l'Amour propre, Duos sur canapés, Boeing-Boeing, On dînera au lit), Francis Veber (Le Contrat), Robert Lamoureux (L'Amour fou, Si je peux me permettre, Le Charlatan) ... Cette incarnation du Boulevard, où Jacques Balutin impose son personnage madré, ou un peu simple, le fait devenir un des comédiens fétiches d'Au Théâtre ce soir, l'émission phare de l'ORTF. Entre 1968 et 1982, au théâtre Marigny, qui accueille traditionnellement les tournages de l'émission, il sera dans vingt pièces diffusées. Un record.
La télévision est d'ailleurs sa deuxième maison, où il joue dans des dizaines de téléfilms et séries depuis 1959 et La Caméra explore le temps. On croise ainsi sa silhouette ordinaire et sa gouaille dans Janique Aimées, Les Saintes Chéries, La Fille du régent, Jean de la Tour miracle, Lagardère, Le Chevalier Tempête, Arsène Lupin, Les Cinq dernières minutes, Les Visiteurs, L'Amour en héritage, Tel Père tel fils, jusqu'à Fête de famille, en 2006.
Et quand on ne le voit pas, dans le poste, on l'entend. Jacques Balutin devient en effet un spécialiste du doublage, imposant sa voix si reconnaissable pour constituer l'identité de divers personnages, notamment animés comme un Dalton dans Luky Luke, Cubitus, Les Fous du volant, ou Albator, le corsaire de l'espace. Mais son doublage le plus célèbre est celui de Paul Michael Glaser, alias David Starsky dans la série Starsky et Hutch, qui fit les belles heures de la télévision des années 70. Il double l'acteur américain, qu'on ne peut plus imaginer muni d'une autre voix, dans d'autres séries comme The Closer, Mentalist, Ray Donovan, Holmes et Yoyo ou Jesus de Nazareth, ainsi que dans quelques téléfilms.
Au cinéma, Jacques Balutin double l'acteur Elliott Gould, dans une douzaine de films dont Un Pont trop loin (1977) et Bob et Carole et Ted et Alice (1969). Et puis il prête sa voix à Adriano Celentano dans trois films, Jim Varney, Randy Quaid et quelques autres, sans compter la grosse cinquantaine de films qui bénéficient de son doublage pour un personnage, depuis Casablanca (1942) jusqu'à... Starsky et Hutch (2004) en passant par Les Sentiers de la gloire (1957), Les Douze salopards (1967), Cinq pièces faciles (1970), Abattoir 5 (1972), Le Shérif est en prison (1975), Les Trois jours du Condor (1975), La Cage aux folles (1978), Le Seigneur des anneaux (1980), Popeye (1980), Mad Max 2 (1981) ... Il double aussi nombre de héros de dessins animés, depuis le Dumbo de Walt Disney, en 1941, jusqu'à Toy's Story, où il donne son timbre à Zig-Zag.
S'il a énormément doublé, Jacques Balutin a relativement peu promené sa dégaine au cinéma. Il a quand même une quarantaine de films à son actif, parmi lesquels de grands succès du cinéma français, signés de réalisateurs de premier plan, comme Philippe de Broca (le Farceur, 1960. Le Roi de coeur, 1966. Le Diable par la queue, 1968), Robert Dhéry et Pierre Tchernia (La Belle Américaine, 1961), Gilles Grangier (Le Voyage à Biarritz, 1962. Un Cave, 1971), Clive Donner (What's new pussycat, 1964), Yves Robert (Les Copains, 1965), Yves Allégret (Johnny Banco, 1967), Gérard Oury (Le Cerveau, 1968), Claude Autant-Lara (Les Patates, 1969), Marcel Camus (Le Mur de l'Atlantique, 1970). On le voit aussi dans d'improbable séries Z comme le navrant Mon Curé chez les Thaïlandaises (1983), et une dernière fois dans Monsieur Papa de Kad Merad en 2011.
Un parcours, et, toujours, une voix, qui ont permis à Jacques Balutin, comédien comique de proximité, de devenir sociétaire des Grosses Têtes, de 1977 à 2014.