Biographie
- Naissance : 28 février 1957, New York
- Âge : 67 ans
- Signe astrologique : Poisson
- Résidence : Etats-Unis
Sa silhouette est familière aux amateurs de vrai cinéma américain : John Turturro, des films de Spike Lee à ceux des frères Coen, a marqué de son génie le cinéma au travers de près de cent films, dont certains réalisés par lui-même.
John Michael Turturro naît le 28 février 1957 à Brooklyn, New York. Sa mère, chanteuse de jazz amateur, est née à New York de parents émigrés de Sicile. Son père est venu d'Italie à 6 ans et a travaillé comme charpentier et ouvrier de construction avant de rejoindre l'US Navy durant la guerre, participant au Débarquement en Normandie en 1944. John Turturro, élevé dans la tradition catholique romaine, s'installe avec sa famille dans le Queens à l'âge de 6 ans et y poursuit ses études avant d'opter pour le théâtre et d'obtenir des diplômes à la State University of New York à New Paltz et à la Yale School of Drama.
Il débute au cinéma de la meilleure des façons par un rôle minuscule dans Raging Bull (1980) de Martin Scorsese. Certes, il n'y prononce pas un mot, mais sur une filmographie, ça fait un début tonitruant. Au début de ces années 80 où il entre dans la rude compétition qu'est le cinéma, il joue au théâtre, plutôt qu'attendre les rôles. Il en décroche, certes, dans Exterminator 2 (1984), The Flamingo Kid (1984), Desperately Seeking Susan (1985), le premier film de Madonna, mais il est en même temps au théâtre, off Broadway, où il obtient un Obie Award pour son interprétation. Son premier rôle consistant au cinéma est dans To Live And Die In L.A., (1985) de William Friedkin, avec Willem Dafoe. On le voit ensuite dans Hannah et ses soeurs (1986) de Woody Allen, La Couleur de l'argent (1986) avec Paul Newman et Tom Cruise, Gung Ho, du saké dans le moteur (1986) avec Michael Keaton, à chaque fois dans des rôles secondaires, mais où son allure et sa présence donnent de l'épaisseur à ces personnages qu'il crée.
C'est dans le thriller indépendant Five Corners (1988) avec Jodie Foster que Spike Lee le remarque et lui propose un des rôles majeurs de Do The Right Thing (1989). Le succès international du film et l'alchimie entre l'acteur et le réalisateur vont susciter une collaboration longue et fidèle, puisque l'on reverra John Turturro ensuite dans nombre de films de Spike Lee : Mo'Better Blues (1990), Jungle Fever (1991), Clockers (1995), Girl 6 (1996), He Got Game (1998), Summer Of Sam (1999), She Hate Me (2004) et Miracle à Santa Anna (2008). C'est ce qui s'appelle un partenariat solide.
Il en initie un autre, de la même essence, avec les frères Coen, apparaissant, avec des rôles importants, dans Miller's Crossing (1990), Barton Fink (1991) où il a le premier rôle, qui lui rapporte le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes, The Big Lebowski (1998), où il est inoubliable en joueur de bowling au look unique, et O Brother, Where Are Thou ? (2000).
En 1992, il passe derrière la caméra, et à l'écriture, pour Mac, un drame familial dans lequel il joue le premier rôle et en offre un autre à son petit frère Nicolas Turturro. Le film remporte la Caméra d'Or à Cannes. Il réitère l'expérience en 1999 avec Illuminata, une comédie romantique projetée en compétition à Cannes, avec Susan Sarandon, Christopher Walken, son épouse Katherine Borowitz et cette fois Aida Turturro, sa cousine. Elle est à nouveau, ainsi que Susan Sarandon, mais pas lui, dans son troisième film, Romance & Cigarettes (2005), une comédie romantique et musicale, avec également James Gandolfini et Kate Winslet. En 2013, il écrit et réalise Apprenti Gigolo, avec lui-même, mais aussi Woody Allen, Sharon Stone et Vanessa Paradis au générique de cette comédie douce-amère.
The Jesus Roll (2020), film écrit, réalisé et joué, avec Audrey Tautou et ses fidèles Susan Sarandon et Christopher Walken, est à la fois un remake des Valseuses et un spin off de son légendaire personnage de The Big Lebowski, le pittoresque Jesus Quintana.
On l'a vu aussi dans plusieurs films d'Adam Sandler, comme Les Aventures de Mr Deeds (2002) et Rien que pour vos cheveux (2008). Il joue également avec Sandler, mais aussi Jack Nicholson dans Self Control (2003), une comédie qui rapporte près de 200 millions de dollars de recettes au box-office, et partage l'affiche avec Johnny Depp du thriller psychologique Fenêtre secrète (2004).
S'il est un acteur réputé pour avoir joué essentiellement dans des films indépendants ou réalisé par des metteurs en scène exigeants, John Turturro s'est quand même laissé aller à mettre un pied furtif dans le cinéma de blockbusters, à destination du public jeune et masculin, en interprétant l'un des rôles clés de la franchise Transformers, avec quatre films de la franchise, entre 2007 et 2017, dont l'un a dépassé le milliard de dollars de recettes et les trois autres ont réalisé des scores auxquels il n'est certes pas habitué. Mais on imagine qu'il a préféré jouer dans Raisons d'état (2006), le thriller politique réalisé par Robert De Niro, avec une pléthore de comédiens reconnus, dont Angelina Jolie et Matt Damon.
John Turturro a également réalisé deux documentaires sur la Sicile et la recherche de ses racines, dont Passione (2010), filmé à Naples et qui se penche sur le riche héritage musical de la ville.
Avec presque cent films au compteur, on pourrait croire que le comédien new-yorkais serait repu de rôles, mais il a également travaillé pour la télévision, remportant un Emmy Award pour son interprétation dans Monk (2004-2008). On l'a vu entre autres dans des épisodes divers de Miami Vice (1985), Frasier (2002), The Bronx is burning (2007), une mini-série sur le baseball où il tient le premier rôle, comme dans The Night Of (2016), pour laquelle il est nommé aux Golden Globes. Il a aussi le rôle principal du Nom de la rose (2019), dont il est également auteur et producteur. En 2020, on le voit dans The Plot Against America, d'après le livre de Philip Roth, une série dystopique avec Winona Ryder qui imagine l'Amérique sous un régime fasciste. Il a enfin renoué avec ses racines théâtrales en revenant sur les planches, à Broadway et off-Broadway, dans six pièces, depuis le début des années 2000, dont une en tant que metteur en scène.
Avec sa femme Katherine Borowitz, épousée en 1985, il a deux fils, Amedeo (1990) et Diego (2000), et vit toujours à Brooklyn, où il est né.