C'est un pari forcément risqué, mais vu le mental et le talent d'Estelle Mossely, il y a de bonnes chances pour qu'elle le réussisse. Huit ans après son sacre lors des Jeux olympiques de Rio, où elle remporte l'or en même temps que son compagnon de l'époque, Tony Yoka, la boxeuse, qui fêtera ses 32 ans en août prochain, entend réussir cet exploit une seconde fois. Repassée chez les amatrices pour l'occasion, la native de Créteil (Val-de-Marne) s'impose une discipline de fer pour arriver au top pour les JO de Paris.
Contrairement à d'autres boxeuses, Estelle Mossely doit en plus jongler avec l'éducation de deux garçons, Ali, 6 ans et demi et Magomed, 3 ans et demi, qu'elle a eus avec Tony Yoka et avec lequel elle partage la garde. Ce samedi 23 mars, celle qui a été très critiquée pour son attitude à Miss France 2024 il y a quelques mois, s'est confiée sur cette préparation pas comme les autres et sur les sacrifices qu'elle a dû faire au cours de sa carrière. "Ma première grossesse était une pause, j'ai repris tranquillement, mais la deuxième n'était pas prévue, j'avais des échéances et une ceinture à défendre. Alors j'ai repris l'entraînement, je suis arrivée au top mais ça n'a pas été top pour mon premier fils, Ali. Il y a eu ce stage où je suis partie en lui expliquant que maman revenait dans un mois et demi. Il a dit OK mais n'a pas compris ce que c'était, un mois et demi. Et ça a été très compliqué pour lui", se souvient-elle, en interview avec L'Équipe Magazine.
Estelle Mossely, qui a récemment donné son astuce bien trouvée pour gérer sa carrière professionnelle et ses deux enfants, a vécu un véritable traumatisme au moment de retrouver son fils aîné. "À mon retour, lui qui avait l'habitude de passer du temps avec d'autres personnes que moi ne le supportait plus, c'était des crises et des pleurs. Un jour où je le déposais pour qu'on le garde, il m'a dit : 'C'est pas vrai que tu vas revenir, tu vas m'abandonner.' Ça m'a tuée, j'ai dit 'plus jamais'. C'est le seul sacrifice que je ne veux pas faire", assure-t-elle aujourd'hui.
À quelques mois d'une échéance capitale dans sa carrière, Estelle Mossely compte tout donner, mais jamais au détriment de ses deux garçons. "Je peux m'entraîner dur, faire des régimes, tout ce que vous voulez, mais je ne ferai pas le sacrifice de mes enfants", conclut-elle. Les choses sont claires.