Ancienne ministre de la Culture désormais enseignante à Sciences Po, Aurélie Filippetti était l'invitée de l'émission C à vous sur France 5 le 30 novembre 2021. Elle s'exprime sur le plateau d'Anne-Elisabeth Lemoine dans le contexte du #metoopolitique, c'est-à-dire la libération de la parole des femmes dans le monde de la politique. Un univers particulièrement marqué par le sexisme, le harcèlement et les agressions sexuelles, la preuve avec l'affaire Nicolas Hulot et le reportage d'Envoyé spécial. La femme politique de 48 ans, visiblement toujours très affectée par cette histoire, pointera du doigt elle le comportement de Jérôme Cahuzac.
De Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget sous François Hollande, on connaît le scandale de fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. Mais c'est sur un autre sujet qu'il est cette fois attaqué, par Aurélie Filippetti. Elle l'accuse de harcèlement par sms quand ils étaient tous deux députés, sur leur lieu de travail en 2010. "Personne ne me croyait parce que Jérôme Cahuzac racontait que nous avions vécu une histoire d'amour, que 'je' n'avais pas supporté la séparation et que j'étais folle", explique l'ancienne compagne d'Arnaud Montebourg, maman de leur fille Jeanne.
Retournant les choses en sa faveur, Jérôme Cahuzac aurait été jusqu'à influer sur les conditions de travail d'Aurélie Filippetti lorsqu'elle aurait refusé ses avances : "Au moment où il a compris que je ne céderais pas, il est devenu absolument odieux. (...) On considérait que c'était moi qui étais responsable. Même si tout le monde savait qu'il pouvait mentir sur d'autres sujets, ils continuaient de croire l'homme politique quand il affirmait qu'elle était 'hystérique' et qu'on ne pouvait pas travailler avec elle." Elle soulignera aussi son comportement agressif avec d'autres femmes, comme Christine Lagarde. "Je sais qu'il avait beaucoup de mal à travailler avec les femmes", déclare-t-elle.
Plus tôt sur France Info, Aurélie Filippetti avait déjà expliqué les conséquences de sa difficile relation avec Jérôme Cahuzac : "J'étais membre de la commission des Finances, et ma réserve parlementaire, qui était à ce moment-là attribuée par le président de la commission, a été réduite quasiment au strict minimum. J'avais beaucoup moins que ce qu'avaient tous les autres députés de la commission."