S'il y en a un qui dit toujours ce qu'il pense, c'est bien Yannick Noah. Déjà très expressif lorsqu'il était joueur de tennis, l'artiste de 62 ans n'a jamais usé de la langue de bois et c'est certainement aussi pour cette franchise que les Français l'apprécient. Après une brillante carrière dans le tennis, le champion a donc décidé de bifurquer vers la musique, mais il garde toujours un oeil avisé sur le monde du sport, malgré une vie trépidante et un agenda très rempli. Père de 5 enfants de 3 femmes différentes, il parcourt le monde entier pour être avec les siens.
Installé au Cameroun depuis plusieurs années maintenant, Yannick Noah revient souvent en France où il a encore beaucoup d'attaches. Quand il n'est pas en Jamaïque avec ses enfants ou au Brésil pour le magnifique mariage de son fils Joakim, l'interprète de Saga Africa est à Paris où il prépare la sortie de son prochain album. Ce week-end, il était l'invité de l'émission Europe 1 Sport pendant laquelle il a pu donner son avis sur un évènement qui fait beaucoup polémique ces dernières semaines, la Coupe du monde de football au Qatar. Plusieurs mairies de grandes villes françaises, de Paris à Lille, ont indiqué qu'elles allaient boycotter la compétition en refusant d'installer des écrans géants. "On en parle aujourd'hui, alors que ça fait 6 ans qu'il fallait en parler ! Je me souviens en avoir parlé il y a quelques années, au début. Et puis bien entendu, c'était un peu Don Quichotte... Je me suis dit : 'Je n'en parle plus'", a lancé l'ancien tennisman sur les ondes d'Europe 1 samedi dernier.
Maintenant, c'est trop tard
Partagé sur la question du boycott de cette Coupe du monde au Qatar, Yannick Noah cible les principaux coupables, selon lui : "Ce sont les politiciens et ceux qui ont décidé que ça allait se passer là-bas à qui il faut poser la question, dénonce-t-il. Maintenant, c'est trop tard. On va regarder ou pas la télé, chacun fait ce qu'il veut."
Tiraillé face à une situation complexe, alimentée par les nombreux rapports qui font état de corruption et de nombreux morts sur les chantiers de construction des stades au Qatar, Yannick Noah finit par donner son sentiment. "C'est vrai qu'à l'intérieur de moi, il y a une espèce de malaise. Il y a un malaise... Même me mettre devant la télé, il y a un malaise, il y a quelque chose qui ne colle pas. Faire une fête dans ces conditions-là...", s'interroge-t-il, avant de conclure : "J'ai des souvenirs de Coupes du monde extraordinaires. Là, c'est le temps qui passe j'imagine, c'est l'argent tout puissant à l'extrême. Ça me gêne".