Amis pendant près de 70 ans, Jean-Paul Belmondo et Charles Gérard ont été proches jusqu'à leur mort. Décédé en 2019 à 96 ans, l'ami de Bébel avait laissé l'acteur dans un profond chagrin, eux qui étaient si proches. Pour rappel, ils s'étaient rencontrés en 1948 sur un ring pour un match. Tous deux passionnés de boxe, Belmondo avait littéralement cassé le nez de celui qui allait devenir son ami le plus fidèle. Jouant ensemble dans L'Incorrigible, L'Animal et Flic ou voyou, leur dernière apparition ensemble remonte à 2009 dans le film de Francis Huster, Un homme et son chien.
Interviewé par Paris Match, Charles Gérard avait évoqué son lien très fort avec le père de Paul Belmondo ainsi que leur rencontre, plutôt marquante. "J'étais un passionné de boxe inscrit à l'Avia Club. Le professeur, M. Dupain, m'a présenté Jean-Paul. Je lui ai tendu la main et il m'a mis une gauche et cassé le nez. Jean-Paul avait une quinzaine d'années. La gauche de Jean-Paul, c'était de la dynamite, pourtant il est droitier ! Quand il vous la balançait, vous étiez sonné. Il a obtenu cinq victoires et quatre nuls en neuf combats. Moi, j'ai fait quatre combats, j'ai été K.O. les quatre fois et on m'a retiré ma licence (...) C'est le sport qui nous a réunis, la boxe, le vélo, mais aussi le foot", confiait-il.
Ensemble dans les bons comme dans les mauvais moments, Charles Gérard avait été présent lors de la mort de Patricia, la fille de son ami, en 1993. Elle n'avait que 40 ans et a péri dans l'incendie de son appartement situé Rue de Rennes à Paris. "J'aimais beaucoup cette enfant, nous étions très liés. On partait en vacances ensemble à Pâques, à Noël, en été. Sa disparition a été une grande douleur. Tous les ans, on va sur la tombe de son père et sur celle de Patricia", a confié Charles Gérard.
Jean-Paul Belmondo avait évoqué la perte de sa fille dans ses mémoires, Milles vies valent mieux qu'une, en 2016 : "On ne peut pas perdre un enfant. C'est interdit, contre nature . On meurt avant ses enfants : c'est ce sens que le cours des évènements doit suivre. Sinon, on devient fou".
Il était également à son chevet lors de son AVC en 2001. "Moi qui ai connu un véritable athlète, j'étais effondré. Mais la promptitude de son rétablissement m'a estomaquée. Juste après son accident, il était incapable de parler. A force de volonté et d'acharnement, il a fini par se faire comprendre et par parler de mieux en mieux. Nous sommes même allés au Festival de Cannes où il a été récompensé", avait-il révélé à propos de son ami mort le 6 septembre 2021.