Pour danser un tendre slow, dans les années 1980, le choix était vaste. En 1985, toutefois, de nombreux couples choisissaient de le faire sur l'émouvant titre Tout simplement (tout doucement), de la chanteuse Bibi. Avec cette balade sensible et fébrile, l'artiste s'était positionnée, en France, à la première place du classement du Top 50 pendant plusieurs mois. Puis d'un coup d'un seul, sans prévenir, Béatrice Adjorkor Anyankor, de son vrai nom, avait disparu.
Il avait peur de me perdre
Il faut dire qu'elle a enchaîné les tuiles et les relations un poil toxiques. S'il elle avait mis un terme à cette carrière, qui s'annonçait pourtant très prometteuse, c'est à cause d'un mari très jaloux qui l'aurait peu à peu éloignée de la gloire et de la scène. "Je suis devenue de plus en plus réservée, à mesure que Guy [Gluck, NDLR.] devenait agressif, racontait-elle en juillet dernier dans les colonnes du journal Le Figaro. Il avait peur de me perdre. J'avais trop peur pour me confier à qui que ce soit, mais je subissais une vraie torture mentale. Finalement, j'ai décidé de le quitter en 1990. Il fallait que je me préserve et que je protège mon fils. Après cela, tout a dégénéré."
J'ai été incapable de chanter pendant 10 ans
Maman d'un enfant, issu d'une relation précédente, Bibi s'était installée à l'abri dans un manoir dans l'Aisne, qu'elle avait payé grâce aux ventes de son plus célèbre tube. Mais la bâtisse a brûlé à trois reprises. "À la suite de ce drame, j'ai été incapable de chanter pendant 10 ans, regrettait-elle. Je me suis soignée en soignant les autres. J'ai le sentiment que ma carrière n'a pas été ce qu'elle aurait pu être. Certains chanteurs africains comme Salif Keïta ou Angélique Kidjo m'ont expliqué que je leur avais ouvert des portes. C'est une consolation. Mais je rêve un jour de présenter un spectacle rien qu'à moi." Toujours est-il que beaucoup se souviennent encore, sur le bout des doigts, des paroles qu'elle susurrait dans les années 1980...