La mort, Alain Delon y pense. Le mythique acteur français a déjà vu partir nombre d'amis et collègues, accusant le coup tout en faisant face au temps qui passe. S'il est lui plutôt en forme, il refuse cependant de faire "le combat de trop", préférant laisser le 7e art derrière lui. Ce qui ne l'empêche pas de remonter le fil de sa carrière pour Le Monde.
Le monstre sacré du cinéma a évoqué son rapport à la mort, lui qui avait une fâcheuse tendance à ne pas souvent finir en vie dans ses films... "Les gens me disaient tout le temps : "On vous voit mourir dans tous vos films." On me voit mourir, car je sais mourir. Un héros doit savoir mourir. J'adorais mourir, car c'est un point final", a ainsi confié Alain Delon au Monde. Et le journaliste de lui citer l'exemple de L'Insoumis, sorti en 1964 et réalisé par Alain Cavalier, où son personnage termine mort au milieu des chevaux. Alors qu'il est passionné de chevaux, avait-il eu cette idée ? "Elle m'appartient d'une certaine façon", a-t-il affirmé.
Alain Delon poursuit un peu longuement sur le thème, donnant l'exemple de la mort qu'il aimerait avoir. "Dans le dénouement de Quand la ville dort (1950), de John Huston, le personnage de truand, incarné par Sterling Hayden, éprouve le besoin de rentrer chez lui. Il tombe dans un champ, et les chevaux viennent l'entourer pour le regarder mourir. C'est en hommage à ce film que je fais L'Insoumis. La fin de Quand la ville dort est l'une des choses qui m'ont le plus bouleversé de ma vie. Cette fin... Je me dis que je veux mourir comme ça. Je suis par terre et je pleure", a-t-il ajouté.
En janvier dernier, interrogé par Match, Alain Delon avait déclaré, à propos de sa dernière demeure, qu'il voulait être enterré au cimetière de Douchy, son fief dans le Loiret, où il possède un domaine.
Thomas Montet