Est-ce que tu as écrit ce livre pour te réapproprier ton histoire ?
Toute la presse racontait que je maigrissais parce que je faisais du sport, ce qui n'était pas vrai ! Mais au départ, si j'ai accepté de faire ce livre, c'est parce que je voulais rendre justice à mon petit frère. C'est aussi cette situation qui m'a amené à la boulimie. J'ai perdu une des personnes que j'aimais le plus au monde. Il a été détruit dans l'enfance par un viol, une torture. J'avais envie que cette omerta disparaisse grâce à mes écrits.
As-tu fini par pardonner ce silence ?
Le pardon n'est pas l'oubli. Oui j'ai pardonné parce qu'une vie de colère et de haine et de rancoeur... mieux vaut arrêter de vivre. J'ai évidemment une colère en moi, qui est latente, parce qu'on m'a enlevé mon petit frère. Mais j'ai pardonné le silence parce que c'était une autre époque. Maintenant, on parle de la pédophilie, de tout ça, on apprend aux enfants à en parler. A mon époque, on vous mettait des mains aux fesses, on ne trouvait pas ça très agréable mais on trouvait ça normal...
Tu as beaucoup souffert de ce type d'agressions ?
Pas mal oui. Mais je savais dire non. Peut-être que j'aurais eu une carrière un peu plus cinématographique si j'avais accepté de coucher avec deux ou trois personnes. Mais j'ai fait de très belles choses au théâtre et à la télévision.
Il paraît que tu reçois beaucoup de photos un peu déplacées sur les réseaux sociaux...
Je pense qu'il n'y a pas besoin d'être quelqu'un de public pour recevoir des choses déplacées. Nous y avons toutes et tous droit. C'est vrai que parfois ça peut surprendre quand on est à un dîner, qu'on prend son portable pour passer un coup de fil et que sans faire exprès on appuie sur Instagram. Mais on l'a tous vécu. Il y a surtout des aspects psychologiques qui eux, sont plus violents. Souvent. Des profils vides qui vous sortent des trucs monstrueux. Je ne les lis plus mais parfois on tombe dessus. Maintenant ça me fait rire. De temps en temps on me perd, je m'énerve un peu. Je sais qu'il ne faut pas le faire mais ça détend...
Propos recueillis par Yohann Turi. Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com.