Dans La Fête des mères, Audrey Fleurot campe une mère présidente de la République, alors que Clotilde Courau joue elle aussi une maman, débordée par ses enfants et trop prise par son travail. "Ce n'est pas un film qui s'adresse qu'aux femmes. La maternité permet de parler de sujets de société très différents, du temps qui passe, comment on gère nos parents, nos enfants, quel adulte on est", nous assure Audrey Fleurot, par ailleurs "très flattée d'incarner la première présidente de la France au cinéma".
Très loquace au côté de sa partenaire de jeu, Audrey Fleurot va longuement parler du rapport à la maternité, "un sujet compliqué". Selon elle, "il y a une vraie injonction de la société sur le fait qu'une femme ne peut être accomplie que si elle devient mère". "Qu'on le veuille ou non, c'est un poids assez fort et une dimension négative, un poids de la famille aussi. Mon papa, par exemple, me disait : 'Quand est-ce que tu me fais un petit ?'", dit-elle avec ironie.
Je pensais que j'allais être géniale. Mais vraiment, je pensais que j'allais être super. Et je me rends compte que je ne le suis pas
Puis elle va évoquer son propre rapport avec la maternité, et notamment avec son fils Lou. "Je suis un peu déçue de moi à moi, parce que dans mon fantasme de la mère que je serai, je pensais que j'allais être géniale. Mais vraiment, je pensais que j'allais être super. Et je me rends compte que je ne le suis pas, confie-t-elle sans détour. C'est pas facile comme responsabilité. Vous créez vous-même le bâton avec lequel vous allez vous faire battre. Y'a des jours, tu te dis 'mais pourquoi est-ce je'... On met au monde ce qui va nous apporter le plus de bonheur, mais aussi le plus d'inquiétudes, d'angoisses."
Elle poursuit en assurant que, contrairement à Clotilde Courau qui voudrait être plus dans l'humour, elle aimerait "être plus ferme". "Je suis pas super carré. Éduquer, c'est pas séduire, et j'avoue que j'ai du mal, je trouve ça hyper ingrat de se coltiner l'affrontement avec l'enfant. C'est très inconfortable. Il faut tenir le cadre même si c'est là où moi j'ai des petites soupapes parce que ça m'affecte trop", souligne Audrey Fleurot pour qui sa propre mère est "beaucoup plus forte" qu'elle.
À ses côtés, Clotilde Courau donne moins dans l'intime. "Daphné [son personnage dans le film, NDLR] dit une chose intéressante dans le film : 'Je serai la mère parfaite avec l'enfant que je n'ai pas encore eu'. Cela veut dire quelque part que la mère parfaite n'existe pas et qu'on fait ce qu'on peut. Je suis la mère comme toutes les mères du monde, avec des imperfections et qui essaie de faire au mieux", confie celle qui est actrice mais aussi princesse de Venise et de Piémont depuis son mariage avec Emmanuel-Philibert de Savoie, le père de ses deux filles, Vittoria (14 ans) et Luisa (11 ans). Et d'ajouter : "J'espère qu'elles seront fières de leur maman quand elles-mêmes deviendront mères, que je leur aurais transmis des valeurs auxquelles je crois, qu'elles seront heureuses, épanouies, libres, mères ou pas."
La Fête des mères, actuellement en salles.