Talons et corsets, ces pièces contraignantes dont les femmes ont mis des siècles à se libérer, reviennent en force pour leur donner du pouvoir dans la collection de Dior inspirée par Catherine de Médicis, présentée mardi à Paris dans une ambiance baroque. "L'idée qui m'amusait, c'est qu'il y a des éléments dans les vêtements qui servent à construire un imaginaire régalien", raconte à l'AFP l'Italienne Maria Grazia Chiuri, directrice artistique des collections féminines de Dior. Féministe, elle détourne ces éléments qu'on n'aurait jamais associés à son univers créatif pour ce "power dressing ironique", moderne et fonctionnel malgré les références historiques.
Au premier rang, la papesse de la mode Anna Wintour comme la jeune influenceuse Lena Situations, les actrices Isabelle Adjani, Rosamund Pike, Olivia Palermo, Marisa Berenson ou le top Elle Macpherson ont observé ce défilé déroutant accompagné d'un spectacle de danse au pavillon au Jardin des Tuileries.
Ce nouveau show a aussi attiré des membres de familles princières comme Sirivannavari Nariratana Rajakanya, princesse de Thaïlande mais aussi et surtout nos voisines du Rocher, la princesse Alexandra de Hanovre et Beatrice Borromeo, femme de Pierre Casiraghi. Les deux belles-soeurs ont pris la pose chacune leur tour avant de poser côte à côte et d'afficher leur complicité devant les caméras.
De nombreuses autres stars étaient présentes : Camille Cottin, Natalie Portman, la chanteuse sud-coréennne Jisoo, star de Blackpink, Valeria Bruni-Tedeschi, Maggie Gyllenhaall et sa fille Ramona, Juliette Armanet, Nine d'Urso, fille d'Inès De La Fressange, Jack Lang et son épouse Monique, Lionel Jospin, sa femme Sylviane et leur fille Eva, Katherine Langford, Nadia Farès, Alexandra Daddario et Chiara Ferragni entre autres.
Tous sont venus admirer le travail de l'Italienne Maria Grazia Chiuri, et bien plus encore, comme elle l'espère : "Dans ce moment historique lourd, la mode est le seul territoire où on peut encore jouer, c'est ce que j'ai voulu faire en ce moment. La situation est tragique, il faut trouver des motivations pour travailler". "A l'époque les jardins baroques, c'était les espaces qui étaient hors de contrôle par rapport au palais qui, au contraire, était rigide et codifié", a déclaré à l'AFP l'artiste française Eva Jospin qui a sculpté cette grotte en strates de carton, son matériau de prédilection, "un déchet qu'on magnifie". "Il y a une grande liberté dans cette façon d'envisager la création, l'idée de créer son propre monde. Quand on traverse des temps difficiles, créer son propre monde est une ressource énorme dans laquelle nous pouvons tous puiser."