En apportant son soutien à la candidate PS Anne Hidalgo, Lionel Jospin a braqué les projecteurs sur lui, homme politique de 84 ans qui s'était fait discret depuis son échec au premier tour des présidentielles de 2002. Celui qui était jusqu'en mars 2019 membre du conseil constitutionnel observe avec son expérience la vie politique française et peut passer plus de temps avec ses proches, notamment ses deux enfants, nés de son premier mariage avec Elisabeth Dannenmuller : Hugo, né en 1973, et Eva, en 1975 - il est depuis 1994 marié à la philosophe Sylviane Agacinski. Eva Jospin a fait l'objet d'un portrait dans Libération l'an dernier, afin de parler de son travail d'artiste et, inévitablement, de son père.
Plasticienne, la fille de l'ancien Premier ministre s'accomplit dans le milieu de l'art et exposait jusqu'au 20 mars 2022 au musée de la chasse et de la nature de Paris. Être artiste quand on est fille de politicien, une équation compliquée : "Ma mère, qui m'a toujours témoigné une grande sollicitude, est quelqu'un de drôle qui m'a en outre inculqué un rapport extrêmement sain à la féminité", dit-elle dans un premier temps dans Libération. "Quant à mon père, bien moins rigide qu'on a pu l'affirmer, c'est un homme exceptionnel, très juste, qui n'a jamais interféré dans mes choix. Nos intérêts communs passant aussi par bon nombre de livres, de films ou de pièces de théâtre", ajoute-t-elle à propos de Lionel Jospin.
Eva Jospin se souvient ensuite de la blessure politique violente que son père a reçu en 2002 : favori des présidentielles, il ne passe pas le premier tour et décide de se retirer de la vie politique : "Une décision radicale, prise sans en avoir préalablement informé son entourage, qui 'tombe des nues' et encaisse le choc comme il peut", écrit Libération. Sa fille se souvient précisément : "Bien sûr, tout le monde s'était fait un autre film et j'éprouvais pour lui une profonde tristesse. Même si échapper aux lourdeurs inhérentes au pouvoir fut, à titre personnel, un soulagement." L'artiste ne raffole pas de l'univers de la politique et ressent même "une réelle défiance envers le militantisme", voire "associatif, religieux, militaire..."
Lâchée, depuis longtemps, par son mentor Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo a pu se réjouir, en ces temps difficiles de campagne électorale, du soutien de Lionel Jospin. Il a décidé de voter pour la maire de Paris dont les intentions de vote oscillent entre 2 et 4% : "Je souhaite que soient préservées demain les chances d'une renaissance des idées du socialisme démocratique." Une prise de position que la candidate socialiste a rapidement commenté sur Twitter : "Lionel Jospin incarne l'honneur de notre famille politique et la responsabilité au service de la transformation sociale. Je lui suis infiniment reconnaissante pour le soutien qu'il apporte à ma candidature. La gauche c'est aussi une fidélité."