En septembre, nous apprenions de son épouse Dominique que Bernard Tapie souffrait d'un "cancer de l'estomac avec extension à l'oesophage". Pour autant, il s'est présenté en personne, mercredi 25 octobre, dans un tribunal de Bruxelles pour défendre ses intérêts devant le juge des saisies, dans le cadre du litige sur la vente d'Adidas impliquant le Crédit lyonnais : on lui réclame 450 millions d'euros et la justice belge entend saisir les comptes de sa société GBT Holding, implantée en Belgique. C'était sa première apparition publique depuis l'annonce de sa maladie.
Devant les caméras de la RTBF, images reprises par BFMTV, Bernard Tapie n'a pas caché sa lassitude après cinq ans d'une procédure sans fin. Quand on lui demande s'il n'a pas l'impression d'être victime d'un acharnement, l'homme d'affaires de 74 ans répond : "Oh là là. Quelle question ! C'est à mon estomac qu'il faudrait poser cette question", en référence à son cancer. Selon Le Parisien, Bernard Tapie s'est fait encore plus direct en déclarant plus tard : "Si j'ai cette maladie, ce n'est pas parce que je picolais ou que je fumais. C'est à cause de cette pression que je vis depuis cinq ans."
L'affaire qui l'empoisonne trouve son origine en 1994, au moment de la revente d'Adidas. En litige avec le Crédit lyonnais, l'homme d'affaires a obtenu après arbitrage plus de 400 millions d'euros. Somme colossale qu'il est tenu de rembourser, ainsi que 50 millions d'intérêt, après décision de la cour d'appel de Paris en décembre 2015. Hier devant le juge, durant quatre heures d'audience que l'on imagine éreintantee, Tapie n'a rien lâché : "Le Crédit lyonnais, ce sont des voleurs. Ils ont volé 20 milliards au contribuable, toutes leurs archives ont brûlé et l'État français a mis le couvercle sur la marmite. Je suis ravi d'être en Belgique pour faire sauter ce couvercle."