Ce mercredi 25 octobre au matin, Bernard Tapie a fait sa première apparition publique depuis l'annonce de son cancer par son épouse Dominique dans les pages de La Provence. Nos confrères Belges de la Dernière Heure publie sur leur site une photo tandis qu'on peut le voir s'exprimer sur la RTBF après l'audience. Si l'homme d'affaires paraît affaibli et affecté par la maladie, il n'en reste pas moins combatif et déteminé. Pour preuve, c'est devant le juge des saisies de Bruxelles, dans le cadre du litige sur la vente d'Adidas impliquant le Crédit lyonnais, que celui à qui on réclame 450 millions d'euros s'est présenté pour se défendre avec force.
S'il garde cette mâchoire carrée et ce regard perçant et sûr du lui, Bernard Tapie n'en affiche pas moins une petite mine et les cheveux clairsemés. Pour autant, il n'était pas là pour attendrir le juge mais bien pour se défendre. En décembre 2015, la cour d'appel de Paris ordonne à l'ancien patron de l'OM de rembourser 404 623 082 euros obtenus en 2008 pour mettre un terme à son litige avec le Crédit lyonnais concernant la revente d'Adidas, en 1994. Une somme qui grimpe à 450 millions avec les intérêts et que Bernard Tapie n'a jamais remboursée. De fait, ses débiteurs ont "demandé la saisie des comptes de sa société GBT Holding, implantée en Belgique", écrit le site DH.be qui accompagne son article d'une photo de Bernard Tapie devant le juge.
Ce n'est pas le moment de faire ma nécro
C'est ce qu'est venu contester le père de la ravissante Sophie Tapie. Selon nos confrères belges, l'ancien ministre a déclaré, avec le franc-parler qu'on lui connaît : "Le Crédit lyonnais, ce sont des voleurs. Ils ont volé 20 milliards au contribuable, toutes leurs archives ont brûlé et l'État français a mis le couvercle sur la marmite. Je suis ravi d'être en Belgique pour faire sauter ce couvercle." Il s'est défendu bec et ongles pendant quatre heures d'audience. Le juge belge des saisies doit statuer dans les semaines à venir, plus précisément en janvier 2018.
À 74 ans, Bernard Tapie souffre d'un "cancer de l'estomac avec extension à l'oesophage". Il est traité à Paris, à l'hôpital Saint-Louis. Selon son fils Stéphane, il est très touché par les marques d'affection qu'il reçoit, notamment du monde du football, comme il l'expliquait au Parisien fin septembre : "Il a d'abord fait de l'humour en disant : 'Ce n'est pas le moment de faire ma nécro.' Mais je sais qu'il est très touché par ces messages. Vous n'imaginez pas à quel point il aime Marseille et son excentricité. Et savoir que la ville pense à lui dans ces moments durs, forcément, ça l'émeut profondément. Marseille, c'est sa vie. Et je sais que cet amour venu du Vélodrome va lui faire beaucoup de bien."