Bernard Tomic, jeune pépite australienne du tennis promis à un bel avenir, pourrait bien se retrouver sans coach et sans père dans les prochains mois. Deux personnes qui ne font qu'une, le père, John ayant décidé de devenir le coach de son fiston. La faute à un excès de violence dont aurait été la victime le sparring partner de Bernard Tomic samedi 4 mai. Et qui accuse clairement le père, déjà connu pour de nombreux débordements, dans un entretien accordé au Herald Sun.
"Tous les jours depuis six mois, il m'a traité comme un chien, comme une merde. Il m'a sans arrêt manqué de respect et maintenant ça...", confie Thomas Drouet (30 ans), partenaire d'entraînement du 53e mondial, avant de raconter son histoire. Pour lui, les origines de cette dispute sont à chercher dans une altercation qu'a surprise le Monégasque, où John Tomic a giflé son fils de 20 ans au cours d'un entraînement, le laissant en pleurs. Une attitude qui n'a pas plu à Thomas Drouet, et qui n'a fait qu'exacerber la tension entre le père et le sparring partner, jusqu'au départ pour Madrid et son Masters 1000. John Tomic aurait voulu licencier sa future victime, essuyant un refus de Bernard Tomic, désireux de le garder auprès de lui.
Arrivée à l'hôtel des joueurs à Madrid, John Tomic aurait alors demandé à Thomas Drouet de le suivre dans un endroit plus calme pour discuter. Erreur fatale : "Après 100 mètres, il a regardé autour de lui et puis ça a recommencé : je pensais qu'il allait s'excuser, mais pas du tout. Il m'a craché dessus, a dit qu'il ne me paierait pas et puis il a tourné les talons. J'ai répondu 'OK John t'es vraiment un homme, pas grave : Bernard me paiera.' Et là, il m'a frappé." Résultat : fracture du nez, commotion au niveau des cervicales. Thomas Drouet est laissé sur le sol...
Le Monégasque a bien évidemment déposé plainte, et les deux hommes se sont retrouvés aujourd'hui au tribunal de Madrid. Où Thomas Drouet se serait adressé en ces termes aux avocats du père violent, expliquant qu'il ne voulait pas avoir d'ennuis, et que "ça allait peut-être prendre des semaines avant de pouvoir rejouer. Ce n'était pas [s]a faute". Une manière détournée d'envisager un règlement à l'amiable via une grosse indemnisation, afin de compenser les longues semaines durant lesquelles il ne pourra jouer. Ce qui aurait pu arranger les affaires du clan Tomic, avide d'enterrer cette affaire au plus vite. Mais le père, John, en a décidé autrement. Il a ainsi nié l'agression, évoquant la légitime défense, tout en promettant qu'il apporterait les preuves nécessaires. Le procès, qui se déroulait dans le cadre d'une procédure de flagrant délit, a donc été reporté au 14 mai, "dans la mesure où l'accusé n'était pas d'accord avec les faits" selon les termes du tribunal de Madrid. "Je ne me sens pas coupable. Je n'ai rien fait de mal", a-t-il déclaré aux journalistes qui l'attendaient à la sortie du tribunal. Une version explicité par son avocate, Carmen Diéguez : "Il y eu une bousculade et il a agi en légitime défense. Tomic ne reconnaît pas l'agression et veut se défendre en apportant ses propres preuves."
L'ATP et la fédération australienne de tennis mènent également leur enquête, ce qui pourrait amener John Tomic à être exclu du circuit, comme le réclament de nombreuses voix.