La musique, la scène et la danse étaient à l'honneur le 20 mars dans les salons de la rue de Valois. Mercredi à 20h, la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, décorait trois personnalités d'exception dont l'étonnante Carolyn Carlson.
Américaine, française de coeur, Carolyn Carlson est danseuse et chorégraphe, mais aussi poétesse. Cette "femme-oiseau", comme elle aime à se décrire, est l'une des figures de proue de la Nouvelle danse française qui, dans les années 70, cherchait un nouveau langage corporel détaché de la danse moderne à New York et de l'institution de l'Opéra-Garnier à Paris. Son oeuvre la plus mythique est un solo intitulé Blue Lady (1983), mis en musique par le Français René Aubry, son compagnon et père de son fils, né en 1981. Durant dix ans, en robe rouge, elle dansera ce solo à travers le monde.
Carolyn Carlson, qui dirige le Centre chorégraphique national et l'Atelier de Paris à La Cartoucherie de Vincennes, vient tout juste de célébrer son 70e anniversaire. Et elle continue de danser en solo, de créer des ballets et d'enseigner la danse contemporaine. Mi-février, par exemple, elle présentait à Roubaix un dixième solo, Dialogue with Rothko, inspiré de l'oeuvre du peintre expressionniste américain Mark Rothko, auquel elle a également consacré un recueil de poème.
"Chère Carolyn Carlson, par votre regard singulier, philosophique et poétique posé sur la création contemporaine, vous avez bouleversé l'univers de la danse, a déclaré Aurélie Filippetti. [...] C'est avec un plaisir immense que je vous adresse les hommages de la République." Et c'est avec une fantaisie et une joie non dissimulée que Carolyn Carlson a reçu les insignes de commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres.
Lors de cette cérémonie, Aurélie Filippetti a également remis les insignes de chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur à Chantal Lamarre, directrice de Culture Commune, la scène nationale du bassin minier, et ceux de chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres au chef d'orchestre Fayçal Karoui.