Albert et Charlene et les JO, c'est toute une histoire. Une histoire d'amour, bien sûr, qui a commencé aux yeux du public lors de la cérémonie des Jeux olympiques d'hiver de Turin 2006, mais aussi une longue histoire de sport : membre du Comité international olympique depuis 1985, le prince Albert II de Monaco a disputé pas moins de cinq olympiades en bobsleigh, sa grande passion, et a été porte-drapeau de la principauté à trois reprises ; quant à la princesse Charlene, elle s'est classé cinquième des Jeux d'été de Sydney en 2000 en relais 4x100 4 nages et aurait dû, si une longue blessure n'avait pas compromis ses chances de se qualifier, faire son baroud d'honneur aux JO de Pékin 2008 ; puis elle est devenue en 2011 ambassadrice mondiale des Jeux olympiques spéciaux. Autant dire que la présence du couple à Rio de Janeiro au mois d'août, quatre ans après son déplacement aux JO de Londres et deux ans après son voyage à Sotchi, était plus qu'espérée. Mais les conditions ne sont pas favorables...
Le prince Albert II a récemment révélé à l'hebdomadaire américain People que son épouse ne ferait pas le déplacement au Brésil et que lui-même écourterait sa participation aux Jeux olympiques de Rio 2016. "Premièrement, elle a décidé de ne pas y aller parce qu'elle ne supporterait pas d'être loin des bébés pendant deux semaines et qu'ils ne sont vraiment pas encore en âge de supporter le voyage", a commencé par expliquer en marge du Gala de la Croix-Rouge le souverain monégasque, évoquant ses enfants de 19 mois, le prince héréditaire Jacques et la princesse Gabriella.
Bien sûr que je suis inquiet. Tous ceux qui vont là-bas ont de quoi être inquiets
Mais il y a aussi l'angoisse du virus Zika : "Elle [Charlene] a de sérieuses craintes en matière de santé. Elle n'aime pas beaucoup ce qu'elle lit, ce qu'elle entend, au sujet du virus Zika et d'autres problèmes sanitaires." De très nombreux athlètes de premier plan (golfeurs, tennismen, etc.) ont d'ores et déjà renoncé à la compétition olympique en justifiant leur défection par leur crainte de ce virus transmis par les moustiques qui a touché plus d'1,5 million de personnes au Brésil depuis 2015. Et ce, même si les spécialistes tentent de dédramatiser en insistant sur l'aspect marginal du risque.
A l'instar de son épouse, le prince Albert de Monaco ne cache pas ses préoccupations d'ordre sanitaire : "Bien sûr que je suis personnellement inquiet. Tous ceux qui, athlètes ou touristes, vont là-bas ont de quoi être inquiets. Si je faisais de la planche à voile ou de la voile, je serais inquiet. Les eaux de l'une des zones dédiées à ces épreuves ne sont pas ce que l'on peut appeler cristallines. Apparemment, ils ont trouvé la canalisation endommagée qui rejetait des eaux usées, ont résolu le problème et c'est beaucoup mieux. Mais dans quelle mesure, je l'ignore", signale ce fervent défenseur du milieu marin. La baie de Rio est depuis des mois au coeur des critiques : "Les athlètes vont littéralement nager dans de la merde humaine et ils risquent de tomber malade à cause de tous ces micro-organismes", estime un médecin local cité par le New York Times.
Finalement, le prince Albert, qui constate comme maints autres qu'il y a "beaucoup d'inquiétudes politiques, économiques et sociales" autour de ces JO dont "les préparatifs ne se sont pas déroulés comme prévu", ne prévoit de passer qu'une dizaine de jours sur place, entre cérémonie d'ouverture, réunions du CIO et compétitions. Il ne manquera pas d'apporter son soutien aux athlètes portant les couleurs de la principauté (Kevin Crovetto en gymnastique, Yann Siccardi en judo, Brice Etès sur 800m), qu'il a officiellement encouragés le 22 juillet avec la princesse Charlene lors d'un événement au Yacht Club de Monaco avant leur départ.
La colonie royale risque d'être sérieusement réduite à Rio, car le duc et la duchesse de Cambridge ainsi que le prince Harry n'ont pas non plus l'intention de se rendre au Brésil. "C'était envisagé à un moment donné, mais pour tout un tas de raisons ils n'iront pas", a appris le magazine Hello! d'une source proche de la famille royale. Parmi ces raisons diverses, on évoque d'autres séjours à l'étranger programmés prochainement, mais aussi la crainte du virus Zika et ses risques pour les femmes qui souhaiteraient avoir un enfant ainsi que le bébé lui-même ; un aspect bien pratique pour spéculer sur l'hypothétique désir de William et Kate d'agrandir encore leur famille. Au final, la princesse Anne sera vraisemblablement la seule membre de la famille royale britannique présente à Rio, d'autant que sa fille Zara Tindall, médaillée d'argent à Londres dans le concours complet par équipe, n'a pas été sélectionnée.