Quatre jours après avoir résonné d'une minute de silence poignante, observée lundi par le prince Albert II et la princesse Charlene de Monaco accompagnés des princesses Caroline et Alexandra de Hanovre ainsi que des quelque 200 employés du fief du souverain, la cour d'honneur du palais princier était le théâtre vendredi matin d'un cérémoniel qui, bien qu'habituel, était tout autant empreint de l'émotion suscitée par les attentats perpétrés une semaine plus tôt à Paris.
A 9h30, la famille princière massivement rassemblée a pris place au pied de l'escalier monumental du palais, réunie autour du prince Albert pour le début des festivités de la Fête nationale monégasque - le 19 novembre correspondant à la célébration du Bienheureux Rainier d'Arezzo, religieux franciscain mort en 1304 que le regretté prince Rainier III reconnaissait comme saint patron. Début est d'ailleurs le mot qui convient : cette année, compte tenu des circonstances tragiques, le traditionnel feu d'artifice du 18 novembre et les spectacles d'Olivier de Benoist prévus en hors d'oeuvre avaient été annulés, et la fête foraine qui prend ses quartiers sur le port fermée.
En uniforme bardé de décorations, Albert II de Monaco a tout d'abord présidé la prise d'armes et procédé très solennellement à la remise d'insignes, de grade et de médailles dans la cour d'honneur du palais princier. Une cérémonie matinale qui s'est déroulée, comme on l'imagine, sans jovialité intempestive, sous les yeux de l'entourage du souverain : au premier rang, son épouse la princesse Charlene avait quitté le noir du deuil en douceur, apparaissant dans un ensemble prune parachevé par un bibi à voilette.
Signe que, symboliquement, la vie reprend son cours et la fête monégasque ses droits, la princesse Stéphanie, au lendemain de son moment de partage avec les séniors de la principauté, arborait un manteau rouge vif, couleur emblématique de Monaco, tandis que Charlotte Casiraghi conférait un peu de douceur et d'optimisme, enveloppée dans un manteau d'un rose tendre. La princesse Caroline de Hanovre avait à nouveau auprès d'elle sa fille la jeune princesse Alexandra, 16 ans, mais aussi son fils Pierre Casiraghi, en costume redingote gris, accompagné de sa belle épouse Beatrice Borromeo, exemplaire de sobriété et d'élégance, comme toujours. Seuls manquaient, de son côté, les jeunes parents londoniens Andrea Casiraghi et Tatiana Santo Domingo. Pour sa part, la princesse Stéphanie avait avec elle son fils Louis Ducruet, mais logiquement pas Pauline, qui étudie à New York, ni Camille Gottlieb.
Le couple princier, les soeurs du souverain et la jeune génération ont ensuite pris la direction de la cathédrale de Monaco pour la traditionnelle messe de la Fête nationale, célébrée à 10h30. Circonstances exceptionnelles obligent, l'office ne s'est pas ouvert comme de coutume par le chant du Te Deum, mais par une prière pour les victimes des attentats du 13 novembre.
Puis, retour au palais, pour assister peu avant midi à l'immuable défilé militaire sur le parvis, que même les jumeaux Jacques et Gabriella ont pu observer depuis les fenêtres, précédant le déjeuner officiel offert à 13h par le prince Albert à ses invités, dans la salle du Trône. En fin de journée, les célébrations se poursuivront au Grimaldi Forum, où sera donnée à 20h La Tosca de Puccini.