Quelle plus belle incarnation de l'unité, quel plus beau gage du désir de solidarité que la famille ? Encore "révulsé" par les attentats d'une barbarie inouïe qu'il condamnait samedi, c'est précisément en famille que le prince Albert II de Monaco a marqué lundi 16 novembre en milieu de journée une minute de silence en hommage aux 129 morts, aux 352 blessés et aux innombrables personnes meurtries par la tragédie. Sa famille, qu'il avait associée à son chagrin et à sa colère.
Tel un symbole, la princesse Charlene de Monaco, mais aussi la princesse Caroline de Hanovre et la benjamine de ses quatre enfants, la princesse Alexandra, se sont avancées dans la cour du palais princier avec le souverain monégasque pour honorer silencieusement, comme un peu partout en France au même moment, les victimes des attentats les plus meurtriers que la France ait eu à endurer.
"Avec respect et une immense émotion, nous nous inclinons devant la mémoire des si nombreuses victimes et la douleur indicible de leurs familles. Nos pensées rejoignent aussi toutes les personnes blessées dans leur chair par ces actes sauvages, avait fait savoir, choqué, le prince Albert dans le communiqué adressé au président Hollande et assurant la France de la totale solidarité monégasque. En mon nom personnel, en celui de ma Famille et de la population de Monaco, je veux vous assurer de notre profonde et réelle solidarité, en union avec toutes les personnes qui se mobilisent contre le fléau terroriste. Aux côtés de la République française, nous savons qu'il ne l'emportera pas."
Lundi, ni la réapparition dans l'espace médiatique de la princesse Charlene après une très longue absence, avec une coupe garçonne qu'on avait pu entr'apercevoir à la faveur d'une rencontre privée avec le boxeur Ruslan Provodnikov, ni la chevelure nouvellement blonde de la princesse Alexandra, 16 ans, ni le soleil quasi-printanier qui baignait le Rocher ne pouvaient dissiper la noirceur qui accablait le coeur de tous, tandis que retentissait, à midi exactement, la sirène d'alerte nationale. Très sombre, la maman des jumeaux Jacques et Gabriella - qui font depuis peu leurs premiers pas - semblait particulièrement affectée, tête baissée au côté de son prince, entourés des quelque 200 membres du personnel du palais pour cet hommage observé dans toute la principauté. A Paris, François Hollande et les membres du gouvernement se recueillaient dans la cour de le Sorbonne.
La Fête nationale monégasque, le 19 novembre, sera également endeuillée par les récents événements. Le traditionnel feu d'artifice du 18 et les spectacles prévus ont été annulés, et la fête foraine installée sur le port fermée jusqu'au 19.