Tous les ans, la date du 29 novembre est morose pour tout l'entourage de Christine Pascal. C'est ce jour-là qu'elle est née, en 1953. Malheureusement, comme vous le savez sans doute, la cinéaste avait tendance au vague à l'âme. Soignée depuis le 24 août 1996 pour des troubles psychiatriques à la clinique du Château de Garches, elle s'est finalement donnée la mort, dans la nuit du 30 au 31, en se défenestrant. Cette tragédie avait évidemment semé terreur et tristesse dans la famille de l'actrice, scénariste et réalisatrice... et avait, surtout, rendu son époux fou de rage.
Comédienne, Christine Pascal avait été remarquée par le public dans le film L'Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier. C'est lui qui avait repéré ses talents d'actrices et leur collaboration s'était apparemment passée à merveille. Il avait choisi de l'engager, à nouveau, sur quatre autres longs-métrages, notamment un sur lequel elle avait travaillé en tant que comédienne mais aussi en tant que scénariste. Elle avait très vite pris goût à la caméra, à l'avant comme à l'arrière, et s'était lancée dans l'aventure de la réalisation en 1979 avec Félicité. Son 4e projet, Le Petit Prince a dit, avait été nommé aux César en 1993 et avait remporté, plus tôt, le Prix Louis-Delluc et le Prix du scénario au Festival international du film de Montréal.
La gloire, le succès ne sont pas toujours suffisants pour rendre une personne heureuse. Hélas. En 1984, dans une interview qui se déroulait sous la forme d'un questionnaire de Proust, pour le magazine Première, elle assurait souhaiter mourir en se "suicidant le moment venu". "J'ai perdu l'insouciance de la jeunesse, je commence à vivre avec l'idée de la mort, de la maladie", ajoutait-elle quelques années plus tard dans Les Cahiers du cinéma. Christine Pascal ne mentait pas puisqu'elle a fini par mettre fin à ses jours dans la nuit du 30 au 31 août 1996. Son mari, le producteur Robert Boner, avait alors porté plainte contre la clinique du Château de Garches, qui avait pris la cinéaste en charge, pointant du doigt la sécurité relative de ses patients. Après l'enquête de la gendarmerie, une instruction avait été ouverte contre le psychiatre et le directeur de l'établissement. Ce dernier avait été relaxé mais le docteur avait écopé d'une condamnation à un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende.