Cette semaine, dans le magazine Paris Match, Patrick Poivre d'Arvor a pris la plume afin de rendre hommage à son ex-compagne et consoeur Claire Chazal. Lui qui a été violemment limogé du JT de TF1 en 2008 sait exactement ce qu'a pu ressentir la journaliste de 58 ans. Entre mots tendres et passages proches du pamphlet, le journaliste laisse parler son coeur.
Evoquant l'avenir de l'information à TF1 et reconnaissant le talent d'Anne-Claire Coudray, remplaçante de Claire Chazal, Patrick Poivre d'Arvor salue celle dont il a toujours respecté le professionnalisme. "L'information de TF1 était jusqu'alors un ancrage fort de sa crédibilité (...) Claire Chazal y a largement contribué, comme d'autres avant elle, en introduisant de nombreuses séquences culturelles dans ses journaux et en imposant un style très élégant", écrit-t-il. Pour lui, si la mère de son fils François (20 ans) a su séduire les téléspectateurs dès ses débuts en 1991, c'est grâce à sa "démarche de ballerine" qui lui permettait de "naviguer entre tous les sujets, des plus âpres aux plus futiles". "Le fracas du monde avaient beaux s'inviter à ses rendez-vous vespéraux, elle réussissait toujours à l'assourdir et nous rendre la vie plus légère", continue-t-il, qualifiant même le JT de Claire Chazal de "sucré".
Mais ce que Patrick Poivre d'Arvor a surtout souhaité dire à Claire Chazal avec cet article, c'est qu'elle peut "être rassurée". Comme il le précise, Christine Ockrent – laquelle pense que Claire Chazal "est l'emblème de la durée et qu'on le lui fait payer" - et Anne Sinclair ont prouvé qu'il y avait une vie après le JT. "Il y a de quoi piocher largement, chère Claire. Viens nous retrouver au pays des saltimbanques", souffle celui qui a depuis multiplié les projets – sur France 5, Arte, Radio Classique ou encore travaillé sur la mise en scène, avec Manon Savary, de quatre opéras. Alors, quel avenir pour Claire Chazal ? Son ami Philippe Besson la voit déjà "à la tête d'une émission ou d'une institution culturelle".
Raconter l'épreuve traversée par Claire Chazal, de l'annonce de son licenciement à la présentation de son dernier JT, est une chose que seul Patrick Poivre d'Arvor pouvait faire. Considérant qu'être invité à prendre la porte "sur-le-champ, parfois sans même avoir le temps de ramasser ses affaires", ne sert à rien à part "humilier gratuitement... et faire vite, de peur de regretter sa mauvaise action", PPDA – qui n'évoque pas explicitement ici l'affaire Claire Chazal – rappelle tout d'abord que c'est ainsi qu'il est parti de TF1 il y a sept ans. Et ajoute : "Voilà qu'aujourd'hui, à quelques mois de sa propre retraite de président, son dernier acte d'autorité est de virer Claire Chazal, sans ménagement, et sans un mot de remerciement."
Selon PPDA, Claire Chazal a été la victime d'une "méthode détestable" qu'il définit de la façon suivante : "On fait fuiter l'information dans la presse, on attend que les malfaisants se déchaînent et on finit par confirmer la nouvelle en une ligne sèche. Avant de noyer l'intéressée, deux jours plus tard, sous une pluie d'hommages hypocrites." Sans concession, PPDA continue, évoquant ensuite "la solitude de l'exécuté(e) et le vide qui suit pour celui qui devient alors persona non grata, comme si rien n'avait existé avant le nouveau maître des lieux".
Soutenue par ses proches et confrères, Claire Chazal a fait ses adieux dimanche face à 10,2 millions de téléspectateurs. C'est plus du double de la moyenne de ces derniers mois sur la même case. Preuve que le public était présent afin de saluer sa magnifique présence au JT durant les vingt-quatre dernières années.