Elle a récemment été reconnue comme étant la quatrième enfant de l'ex-roi Albert II, après un test ADN contraint : le 29 octobre 2020, Delphine Boël saura quels droits et quels titres pourront lui être attribués par la justice belge. Cette artiste plasticienne de 52 ans réclame le titre de princesse de Belgique, un droit que lui conteste Albert II d'après ses avocats. Comme l'a rapporté l'AFP le 11 septembre, la cour d'appel de Bruxelles, qui a entendu jeudi les avocats de deux parties, doit encore formellement établir ce lien de filiation et ses implications juridiques.
Delphine Boël est née de la liaison de près de vingt ans, dans les années 60 et 70, entre sa mère, Sibylle de Sélys Longchamps, et Albert. Ce dernier était alors prince héritier, marié depuis 1959 avec la future reine Paola. L'ancien souverain, qui a régné de 1993 à 2013 et est le père du roi actuel, Philippe, a nié cette filiation pendant des années, jusqu'à ce que la justice le contraigne à un test ADN en 2019 au terme d'un long feuilleton à rebondissements.
Le résultat du test a finalement été rendu public à son initiative le 27 janvier dernier. "Les conclusions scientifiques indiquent qu'il est le père biologique de Madame Delphine Boël", ont alors annoncé ses avocats Maîtres Alain Berenboom et Guy Hiernaux. Désormais Delphine Boël "veut avoir exactement les mêmes prérogatives, titres et qualités que ses deux frères (Philippe et Laurent) et sa soeur" (Astrid)", a expliqué jeudi devant les médias son avocat Me Marc Uyttendaele. "Elle ne veut pas être un enfant au rabais", a-t-il martelé.
J'étais le linge sale d'Albert II
En clair, elle souhaite pouvoir porter le nom "de Saxe-Cobourg", patronyme de cette famille royale aux ascendants allemands, mais aussi bénéficier du titre de "princesse de Belgique". Cette seconde requête a été jugée plutôt problématique par les avocats d'Albert II. "Le titre nobiliaire de princesse de Belgique s'acquiert par le pouvoir exécutif, il est octroyé par arrêté royal", a fait valoir Me Berenboom, estimant que ce n'était pas à la justice de trancher.
En août, lors d'une rencontre avec l'AFP, Delphine Boël avait assuré que la reconnaissance de paternité acquise en janvier avait "vraiment changé (sa) vie". Depuis 1999, année de la révélation par un journaliste de son existence cachée par le roi, "j'étais le linge sale d'Albert II", avait-elle affirmé. Elle avait refusé de dire ce qu'elle attendait du dernier acte du long bras de fer judiciaire, engagé en 2013 après l'échec d'une tentative de conciliation.