Le 3 octobre dernier, Bernard Tapie perdait sa bataille contre le cancer, laissant ses proches et un parterre d'admirateurs déboussolés. Ce que Dominique Tapie, la veuve de l'homme d'affaires, ne savait pas encore, c'est que la Justice ordonnerait définitivement le remboursement de plusieurs centaines de millions d'euros accordés à Bernard Tapie dans l'affaire de l'arbitrage du Crédit Lyonnais. Pour alléger le lourd bagage qu'il s'attendait à lui laisser, l'ancien directeur de l'OM avait pris les devants. En 2020, sous le conseil de son avocat François Kopf, Bernard Tapie décide de vendre l'hôtel particulier de la rue des Saints-Pères dans lequel ils ont tous leurs souvenirs depuis près de 35 ans. Un crève-coeur dans lequel il se laisse le droit de sélectionner le futur propriétaire. Ce dernier sera François Pinault, qui déboursera 80 millions d'euros. La somme sera directement versée au Consortium de réalisation pour soulager la dette de Bernard Tapie. D'après Sophie des Déserts dans Paris Match, Dominique Tapie n'était pas au courant. Si elle savait que les biens seraient saisis dans le pire des cas, Dominique Tapie ignorait que son mari avait enclenché la vente définitive de leur maison et trouver un accord avec l'acquéreur : libérer les lieux à la fin du mois de février.
"Une fois passé le temps du deuil, François Pinault s'invita rue des Saints-Pères. Visite délicate, histoire de signifier que rien ne presse mais tout de même les travaux doivent démarrer" écrit la journaliste. Dominique Tapie a heureusement pu compter sur le soutien de Jean-Louis Borloo, l'un des piliers de son époux disparu, pour lui venir en aide. L'ancien ministre "lui a loué un appartement rive gauche" sans lequel elle se serait retrouvée à la rue.
Deux jours après la mort de Bernard Tapie, la justice le déclarait coupable d'escroquerie, validant ainsi la lourde dette qu'il devait rembourser et dont a naturellement hérité Dominique. Avant de partir, il y croyait pourtant, surtout depuis qu'il avait été relaxé en 2019 par le tribunal correctionnel : "Jusqu'au bout, Bernard continua à se battre pour sa femme, convaincu que cette victoire au pénal aurait des conséquences sur les condamnations civiles et permettrait d'alléger ses dettes" lit-on dans Paris Match. Une utopie qui se confirme...