Cinq après après la tragédie, le mystère reste entier. En 2015, TF1 lançait le tournage de son nouveau programme de divertissement intitulé Dropped. Malheureusement, avant même que l'aventure ne commence en Argentine, deux hélicoptères sont entrés en collision, entraînant la mort de dix personnes. Parmi les victimes, des sportifs de haut niveau comme la nageuse Camille Muffat (25 ans), le boxeur Alexis Vastine (28 ans) et la navigatrice Florence Arthaud (57 ans). Alors que la peine des familles est toujours aussi vive, les questions demeurent. Ce lundi 9 mars 2020, Le Parisien a tenté de répondre à certaines d'entre elles.
Le quotidien a notamment levé le voile sur une transaction en liquide d'une valeur de 30 000 dollars qui aurait été organisée entre Nicolas Roussel, le directeur de production d'Adventure Line Production (ALP), et Gustavo Gordonas, l'homme en charge de fournir les deux hélicoptères et les deux pilotes. Problème, ce type de règlement financier peut-il être interprété comme de la fraude fiscale. C'est pourquoi, toujours d'après Le Parisien, trois juges d'instruction chargés du dossier pénal français s'intéresseraient de près à ce détail. Et pour cause, ni l'Argentine ni la France n'autorisent de versements liquides aussi élevés. De plus, les deux hélicoptères en question n'auraient jamais dû être utilisés pour le tournage. En effet, il s'agissait d'appareils chargés d'une mission de sécurité civile, notamment de transport sanitaire. Ils auraient alors volé "hors de tout cadre réglementaire". Et ainsi, "ce paiement est susceptible de constituer l'un des éléments matériels de l'infraction de corruption d'un fonctionnaire étranger", peut-on lire.
Face à ces nouvelles révélations compromettantes pour la société de production ALP, cette dernière s'est défendue en assurant qu'il était habituel de régler en cash les prestataires à l'étranger. De plus, Me Mathias Chichportich, l'avocat de Nicolas Roussel, a rappelé que ce dernier avait fourni une facture en bonne et due forme et cette mention n'a fait l'objet d'aucune suite procédurale de la part des juges en charge du dossier. Pour l'heure, "ni l'ALP ni l'un de ses collaborateurs ne sont poursuivis pour corruption" et tous bénéficient "du statut de témoin assisté". En outre, le parquet lui-même a déclaré au Parisien qu'aucun réquisitoire supplémentaire ne serait délivré sur ce point.