Sonia Mabrouk, connue pour ses opinions tranchées sur CNEWS, n'a pas tardé à réagir aux propos d'Eddy Mitchell. Lors de son passage sur France Inter, le chanteur de 82 ans avait déclaré être "contre ces gens-là", en référence aux électeurs du Rassemblement national. Pour la journaliste, membre de l'équipe de Pascal Praud, ces mots dépassent la simple opposition politique. Dans sa chronique écrite dans les colonnes du Journal du Dimanche, ce 27 octobre, cette dernière explique ses reproches : "Vous avez rabaissé des millions d'électeurs qui font cette France des 'petites gens' au sens noble du terme", commence-t-elle par confier.
La journaliste s'adresse directement à Eddy Mitchell, en l'appelant "Monsieur Eddy" et en rappelant le respect qu'elle avait jusque-là pour lui : "Je vous admire depuis toujours. De 'Sur la route de Memphis' à la 'Couleur menthe à l'eau' en passant par 'Le Cimetière des éléphants', on a tous en nous quelque chose qui nous rappelle La Dernière Séance d'une époque révolue", écrit Sonia Mabrouk.
Mais cette admiration s'effrite devant ce qu'elle qualifie de dédain de la part de l'artiste pour une partie de ses fans. En effet, celle qui est aussi écrivaine déplore qu'il ait fait le choix de se placer au-dessus de ceux qu'il appelle "ces gens-là", des Français qu'il critique pour leurs choix politiques.
Pour Sonia Mabrouk, les électeurs du Rassemblement national ne méritent pas d'être dénigrés de la sorte. Celle qui est récemment devenue maman décrit cette France comme une "France des 'petites gens' au sens noble du terme", un groupe qui, selon elle, "ne croit plus en la politique" traditionnelle et se sent délaissé par les élites. Face aux critiques de l'artiste, l'ex-compagne de Guy Savoy rappelle que "ces gens-là, Monsieur Eddy, vous écoutent pour ce que vous êtes et non pas pour qui vous votez."
La journaliste franco-tunisienne insiste également sur le fait que ces électeurs n'attendent pas de miracle mais souhaitent seulement que "leurs petits-enfants retrouveront une nation fière d'elle, capable de se regarder dans un miroir sans se haïr et se trahir". Sonia Mabrouk pointe ainsi un fossé grandissant entre les élites culturelles et cette "France blessée" qui se sent abandonnée. En évoquant la désillusion politique, elle critique l'attitude des artistes comme Eddy Mitchell qui, selon elle, se complaisent dans "le grand cabaret du monde médiatico-politique."
Enfin, l'autrice du livre Et si demain tout s'inversait souligne que dans le climat actuel, les opinions déviantes des idéaux de gauche sont rapidement réduites au silence : "Quel artiste de renom s'aventurerait aujourd'hui à afficher des opinions autres que des idées estampillées à gauche, voire à l'extrême gauche ? Il serait instantanément transformé en paria", explique-t-elle.