Cette séquence des Jeux olympiques Paris 2024 a tourné sur les réseaux sociaux toute la journée du samedi 10 août 2024. Elle montre l'équipe féminine du Brésil face à celle du Canada pour la finale olympique de volley-ball de plage la veille. On y voit des joueuses légèrement à cran : Ana Patricia Silva Ramos et Brandie Wilkerson sont en désaccord, l'arbitre donne un coup de sifflet. "Une première embrouille après le cri trop démonstratif d'une Canadienne, une seconde pour un score mal affiché au tableau électronique...", ajoute Le Parisien.
Puis, on entend la musique s'arrêter quand les joueuses se remettent en place et une chanson fait calmer les esprits en quelques notes de piano : Imagine de John Lennon. Le DJ qui officie pour ce terrain magique au pied de la tour Eiffel a fait un geste magique puisque les athlètes sourient en entendant ce son et le public reprendre en choeur le tube légendaire. Le Parisien est allé à la rencontre de celui à qui l'on doit cette merveilleuse initiative.
C'est Tony Rojas, 49 ans, qui a eu la brillante idée de passer l'oeuvre de John Lennon. "J'ai vu que les filles se prenaient la tête, j'ai eu peur que ça aille plus loin, et ça, ce n'est pas possible. Pas au beach-volley, mon sport. Et surtout pas aux Jeux", explique-t-il. "Passer un morceau qui évoque la paix et la fraternité. Cette chanson, c'est Imagine. Une évidence...", ajoute-t-il.
Son idée fait son effet en un clin d'oeil. "J'ai vu sur l'écran du stade les visages d'Ana Patricia et de Brandie s'éclairer comme des lanternes. Les tribunes ont commencé à chanter, à taper en rythme dans les mains... Voir l'atmosphère changer du tout au tout grâce à une chanson... j'avoue avoir eu la chair de poule, mime-t-il en désignant ses bras. Je fais ce métier depuis trente ans, et je sais que la musique a un pouvoir incroyable. Mais là, c'était au-delà."
Un moment de grâce qui n'a duré que quelques secondes, mais aucun problème pour le DJ qui reconnaît qu'il ne fallait pas que ça dure plus longtemps : "Il y a une médaille au bout. La compétition a pu reprendre dans la joie et la bonne humeur. (...) Ce genre de prises de tête, ça n'arrive presque jamais, mais une finale olympique, c'est du stress, de l'enjeu. Je connais très bien ces joueuses. Elles s'entendent super bien."
L'Espagnol Tony Rojas est lui-même un ancien joueur de volley et cela fait plus de trente ans qu'il accompagne les compétitions de beach-volley ou soccer, les courses de Formule 1 et bien d'autres événements. Il adapte sa musique aux nations ou aux préférences des joueurs ", voire aux conditions météo comme ce Singing in the Rain d'anthologie qui a fait valser les gradins détrempés la première semaine, souligne le quotidien. Une riche carrière que certains veulent récompensés pour ces JO de Paris de la médaille d'or de la paix !