Lorsque le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) avait confirmé avoir retrouvé l'avion qui transportait Emiliano Sala vers Cardiff (pays de Galles) après deux semaines de recherches, une première photo de l'épave avait été publiée. La carcasse du monomoteur Piper PA-46 Malibu, qui avait disparu des écrans dans la soirée du 21 janvier 2019, gisait par plus de 60 mètres de fond au nord de l'île de Guernesey.
Dix jours après que les obsèques du footballeur argentin mort à l'âge de 28 ans ont été célébrées dans son pays d'origine, l'AAIB a partagé de nouveaux détails sur le crash. "Nous avons rassemblé des éléments de preuve provenant de radars, de bulletins météorologiques, de vidéos de l'avion au fond de la mer et d'interviews de témoins. Certains aspects opérationnels restent à déterminer, tels que la validité de la licence et des qualifications du pilote", a-t-il fait savoir. Le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens a ainsi révélé que l'avion avait été retrouvé très endommagé, en trois morceaux.
Le rapport transmis est également revenu sur les derniers instants d'Emiliano Sala et de son pilote David Ibbotson à bord de leur avion. Le monomoteur a effectué deux virages à gauche, puis un "à droite à 180°". "Durant ce virage, des données provenant de deux radars indépendants (Guernesey et Jersey) montrent que l'avion est descendu à un altitude de 1600 pieds à une vitesse moyenne de 7000 pieds par minute (128 km/h), avant d'effectuer une remontée "rapide" de l'appareil à environ 2300 pieds.
Alors que de nombreuses interrogations concernaient encore l'avion, notamment s'agissant de savoir s'il était réellement en état de voler, l'AAIB a rendu ses conclusions. Il l'était puisqu'une maintenance concluante avait été réalisée le 30 novembre 2018. Quant à David Ibbotson, le pilote britannique n'avait qu'une licence de pilote privé, obtenue le 20 mars 2014, alors qu'une qualification spécifique est requise en Europe pour un appareil monopilote monomoteur à "hautes performances" comme le Piper Malibu PA-46. "Notre priorité maintenant est de passer en revue les éléments de preuve, qui sont pour la plupart volumineux et complexes, afin de pouvoir reconstituer ce qu'il s'est passé entre la perte de l'appareil radar et son immobilisation au fond de la mer. Cela nous aidera à comprendre les causes potentielles de l'accident", a conclu le bureau d'enquête.