Fin du combat. Et le résultat n'est probablement pas celui que Farid Khider espérait. Vendredi 13 février, la cour d'assises du Val-de-Marne a acquitté les deux hommes accusés d'avoir participé à la rixe qui avait conduit à la mort de Liesse Khider, le frère cadet du champion de boxe thaïlandaise.
C'est l'avocat du principal accusé, Pascal Kondimbo dit "Pako", âgé de 33 ans, qui a annoncé la nouvelle à l'AFP. L'homme, accusé d'avoir tiré sur Liesse Khider à la Kalachnikof, lui envoyant trois balles fatales le 5 octobre 2011, dans le quartier réputé difficile des Saules à Orly, a été acquitté des charges retenues contre lui, tout comme son co-accusé Yohann Trompette, 29 ans, poursuivi pour tentative de meurtre sur Farid Khider lors de cette même fusillade.
"Ce double acquittement est le résultat d'un dossier mal fichu et bâti de façon insuffisante. Dans sa détresse, la famille Khider s'est peut-être un peu trop mêlée de l'enquête", a indiqué Me Philippe Louis, l'avocat de "Pako", suggérant que le travail de l'instruction avait pu être "pollué", pour reprendre les termes de l'AFP. Au procès, qui durait depuis une semaine, l'avocate générale avait requis des peines de 15 et 6 ans d'emprisonnement à l'encontre de Pascal Kondimbo et Yohann Trompette.
Liesse Khider était mort deux heures après avoir été blessé au cours de cette fusillade mortelle du 5 octobre sur fond de trafic de drogue et bandes rivales. Farid Khider, champion du monde de boxe thaïlandaise et de kickboxing, ancien participant à La Ferme célébrités aujourd'hui devenu acteur, avait échappé de peu à la mort en démarrant en trombe sa voiture alors que les vitres de celle-ci volaient en éclats.
Pascal Kondimbo avait été interpellé quelques mois après les faits en Normandie avant de reconnaître qu'il était bien le tireur à la Kalachnikov. Il s'était rétracté lors du procès, expliquant n'avoir "aucun souvenir" des faits, sous l'effet de l'alcool et de la cocaïne. "J'ai dit aux policiers que c'était moi car tout le monde le disait, c'était la rumeur. Je voulais mettre fin à ma cavale, il y avait un contrat sur ma tête alors autant aller en prison", a ainsi confié Pascal Kondimbo.
Dans son réquisitoire, l'avocate générale avait estimé que "la mémoire" du principal accusé était "à géométrie variable", ajoutant : "Sa fuite immédiate chez sa mère est la preuve qu'il ressent de la culpabilité." Elle avait également rappelé que Pascal Kondimbo aurait confié être le tueur et exprimé ses regrets auprès de sa mère et sa soeur, avant même d'être interpellé et placé en garde à vue, au cours de laquelle les policiers l'auraient, selon lui, convaincu à ses dépens de sa culpabilité.