Mardi 14 mai 2024 la justice avait rendu son verdict dans le procès pour diffamation qui oppose Roman Polanski à l'actrice Charlotte Lewis.
En 2010, en marge du festival de Cannes, Charlotte Lewis, que Roman Polanski avait fait jouer dans son film Pirates sorti en 1986, affirmait dans une conférence de presse avoir été agressée (parmi d'autres femmes ayant elles aussi parlé) par Roman Polanski lors d'un casting organisé chez lui en 1983. Charlotte Lewis était alors âgée de 16 ans à l'époque. Ces faits, Roman Polanski les a toujours niés. Mais en 2019, le cinéaste a poussé le curseur un peu plus loin en accusant Charlotte Lewis de mentir : "La première qualité d'un bon menteur, c'est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions" avait-il déclaré en évoquant d'"odieux mensonges".
Ce mardi 14 mai, la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris a rendu sa décision. Elle a estimé que le mari d'Emmanuelle Seigner n'avait pas abusé de sa liberté d'expression au cours de son interview à Paris Match. Roman Polanski a donc obtenu une relaxe du tribunal judiciaire de Paris comme l'indique l'AFP. De quoi donner encore un coup au moral de la comédienne.
Pour rappel, la manière dont Charlotte Lewis avait été considérée l'avait complètement bouleversée. Elle avait évoqué lors d'un procès au mois de mars une "campagne de dénigrement" qui a "failli détruire sa vie" comme précisé par l'AFP. Lors de ce même procès, ces propos étaient catégoriques : "J'aurais préféré ne rien dire. Aujourd'hui, si une femme vient me dire qu'elle a été violée et me demande si elle doit le révéler, je lui dirai non.Tire un trait sur tout ça, continue ta vie."
Charlotte Lewis n'est pas la seule à avoir accusé le cinéaste de tels comportements. Plusieurs femmes ont pointé du doigt Roman Polanski. Ce dernier est d'ailleurs considéré comme un fugitif aux États-Unis, pays dans lequel un mandat d'arrêt international a été lancé contre lui. Il est d'ailleurs appelé à comparaître en 2025 en Californie lors d'un procès civil pour viol sur une adolescente survenu en 1973. Accusation qu'il conteste "avec la plus grande fermeté" selon son avocate parisienne. Charlotte Lewis a annoncé faire appel de cette décision. Le 4 décembre, celle-ci a perdu son recours en appel concernant ce procès en diffamation, la cour ayant finalement considéré qu'il n'y avait pas de faute civile.
"C'est une décision qui est très contestable parce que c'est offrir à Roman Polanski une forme de permis de tuer médiatiquement", a commenté auprès de l'AFP l'avocat de Mme Lewis, Me Benjamin Chouai. "Il a le droit de diffamer, de discréditer, de salir, il va sûrement continuer à le faire à l'endroit de Charlotte Lewis mais aussi sûrement à l'endroit des autres femmes", a-t-il ajouté, indiquant qu'il allait faire le point avec sa cliente, absente à l'énoncé de la décision, pour éventuellement se pourvoir en cassation.