Le réalisateur brésilien d'origine argentine Hector Babenco est mort à70 ans dans la nuit de mercredi à jeudi, rapportait ce même jour l'AFP : entré mardi à l'Hôpital syrio-libanais de Sao Paulo, où il vivait depuis la fin des années 1960, pour subir une intervention, le cinéaste a succombé à la suite d'un arrêt cardiaque.
Né en 1946 à Mar del Plata (Argentine) et naturalisé brésilien en 1977, Hector Babenco, qui avait fait ses débuts de réalisateur en consacrant en 1973 un documentaire au pilote automobile Emerson Fittipaldi, est connu notamment pour le film Le Baiser de la femme araignée (1985), adaptation du roman éponyme de Manuel Puig : nominé pour l'Oscar du meilleur réalisateur, du meilleur film et de la meilleure adaptation, il valut à William Hurt celui du meilleur acteur ainsi que le Prix d'interprétation au Festival de Cannes pour son incarnation de Luis Molina, un homosexuel qui se rapproche d'un prisonnier politique dont il partage la cellule, sous la dictature militaire brésilienne.
Deux ans plus tard, Ironweed, son adaptation cette fois d'un roman de William Kennedy récompensé par le Prix Pulitzer 1984, offre à ses protagonistes Jack Nicholson et Meryl Streep un ticket pour les Oscars du meilleur acteur et de la meilleure actrice.
Membre du jury du Festival de Cannes en 1989 et de la Mostra de Venise en 1998, Hector Babenco, auquel on doit également Pixote, la loi du plus faible (1981), En liberté dans les champs du seigneur (1991), Coeur allumé (1996), Carandiru (2003, sur la rébellion et le massacre de 111 détenus par la police de Sao Paulo en 1992) ou encore El pasado (2007, avec Gael Garcia Bernal), avait réalisé en 2015 son dernier long métrage, dirigeant Willem Dafoe dans Mon ami hindou. Sorti en 2016, le film était inspiré de la vie de son réalisateur et de son combat dans les années 1990 contre un cancer du système lymphatique. "Ce n'est pas une biographie. On ne peut pas être l'objet d'inspiration de sa propre oeuvre. Il y a des éléments dans le personnage de Willem Dafoe qui ressemblent à ce que j'ai subi, mais c'est une histoire de fiction", avait-il toutefois souligné lors de sa présentation en début d'année à Rio de Janeiro.