Imanol Harinordoquy a 31 ans. Imanol Harinordoquy mesure 1,92m et pèse 105 kilos. Imanol Harinordoquy est la force basque incarnée. Imanol Harinordoquy possède un palmarès incroyable avec deux titres de champion de France de rugby, cinq tournois des Six Nations et une finale de coupe du Monde en Nouvelle-Zélande...
A priori, le troisième ligne de Biarritz, véritable cadre du XV tricolore durant la coupe du Monde au côté de Thierry Dusautoir sait donc à priori se défendre. Mais visiblement, son père Lucien n'est pas du même avis, puisqu'il a tenu à défendre son rejeton en faisant irruption sur le terrain !
L'intervention du père
Nous sommes à la 7ème minute du derby très tendu entre Bayonne et Biarritz ce mardi 29 novembre. Les premiers ont envoyé les gros au charbon et ne sont plus qu'à quelques mètres de la ligne d'essai. Soudain, une bagarre éclate entre Imanol Harinordoquy et Jean-Jo Marmouyet. L'arbitre siffle un essai pour les Bayonnais, mais l'accrochage entre les deux hommes et Renaud Boyoud, qui vient de se joindre aux troupes, perdurent. Alors que les hommes se séparent enfin, un homme surgit et vient asséner un coup de poing à Jean-Jo Marmouyet par derrière. Cet homme, c'est Lucien, venu prendre la défense de son fils... Il est alors saisi par l'ouvreur de Bayonne Benjamin Boyet et projeté au sol avec autorité.
"Je vais le plaquer parce qu'il agresse un coéquipier par derrière. Je le mets au sol et Benoît August me dit alors d'arrêter, que c'est le père d'Imanol," confie le joueur au quotidien L'Équipe. Raccompagné par deux Biarrots avant d'échanger quelques mots avec son fils, Lucien est escorté hors du terrain et ne pourra donc assister à la victoire de Biarritz à la toute dernière minute (21-19) de ce centième derby basque.
Mais l'intrus risque gros. Car les règlements de la Ligue sont clairs. "L'envahissement du terrain ou des vestiaires par des spectateurs d'un ou des deux groupements en présence" peut être lourdement sanctionnés, tout comme des "désordres occasionnés par le public ou les dirigeants du club ou des clubs en présence". Ainsi, Biarritz risque jusqu'à 46 000 euros d'amende et deux matches de suspension. Quant à Lucien Harinordoquy, il risque une peine d'un an de prison une amende de 15 000 euros ainsi qu'une interdiction de stade d'une durée de 5 ans...
Des dirigeants outrés
Du côté des dirigeants bayonnais, on a choisi la fermeté en portant plainte. "J'ai trouvé ce comportement déplorable, quand il est venu défendre son fils en boxant Jean-Jo Marmouyet en début de match. On aurait cru un match Garazi-Bardos en Cadets. C'est un geste scandaleux et, derrière, il y a une faute d'arbitrage qui nous prive d'un essai qui conditionne le match," a déclaré le patron de Bayonne Christian Gajan. Deux plaintes seront donc déposées mercredi "à l'encontre du Biarritz Olympique et de M. Lucien Harinordoquy", tout en précisant que "dans l'éventualité où des sanctions financières seraient appliquées, l'Aviron Bayonnais s'engage à reverser l'intégralité des sommes perçues auprès d'oeuvres et associations caritatives".
Le Biarritz Olympique pratique lui la politique de l'autruche, à l'image de son président Serge Blanco qui a déclaré : "J'ai pas vu l'incident, j'étais loin." Surprenant lorsque l'on sait que Pierre-Yves Revol, président de la Ligue assis à quelques sièges de Serge Blanco a lui tout vu. "C'est une première dans le rugby professionnel. Je n'avais jamais vu ça," a-t-il commenté par la suite.
Les excuses du père
Lucien Harinordoquy, négociant en bétail a tenu à présenter ses excuses sur le site du Biarritz Olympique avoir admis qu'il avait "été nul" plus tôt dans la journée : "Je présente mes excuses au public présent à Aguiléra, Bayonnais et Biarrots, aux deux équipes et à leurs staffs, à la LNR et à la FFR, et au monde du rugby en général. Sous pression pour diverses raisons, j'ai perdu tout contrôle. Je regrette d'avoir eu un tel comportement à l'occasion de cette Fête du rugby."
Le fiston a quant à lui refuser de faire le moindre commentaire...