Quitter son île natale des Fidji, tel était son rêve. Dans son édition du 8 décembre, L'Equipe revient sur la disparition tragique d'Isireli Temo, rugbyman qui s'est donné la mort il y a tout juste un mois, le 8 novembre dernier.
Signé à Tarbes, qui évolue en Fédérale 1, Isireli Temo a été retrouvé mort, pendu dans l'appartement que lui était loué par son club. L'Equipe publie le témoignage de Jean-Paul Gerbert, manager du TPR (Tarbes Pyréenées Rugby) et commandant de police, qui a découvert le corps : "Les pompiers ont cassé la vitre. On ne s'habitue jamais à ce genre de scène... Quand j'ai annoncé la nouvelle, il n'y a pas eu de bruit. Les joueurs des îles étaient abasourdis, atteints au plus profond de ce qui fait leur culture : la famille, la religion, la vie."
Le club de Tarbes avait rendu hommage à son joueur sur Facebook, le lendemain de sa mort. "Le Tarbes Pyrénées Rugby fait part avec une immense tristesse du décès de son joueur Isireli TEMO, 30 ans, mardi 8 novembre 2016. Les joueurs, le staff, les dirigeants et le président s'associent au deuil de la communauté fidjienne, de sa famille et de ses enfants résidant au Fidji", avait-il posté.
L'Equipe détaille le quotidien du rugbyman de 30 ans, papa de deux enfants, un garçon et une fille de huit et six ans, et que ses coéquipiers surnommaient "Chicken" à cause de sa petite couette blonde. Il touchait "1250 euros par mois, était logé, et avait le droit à deux allers-retours par an au Fidji", des conditions de vie tout à fait honorables pour un joueur évoluant à son niveau.
Arrivé en octobre 2015 en France, le sportif s'est très vite retrouvé isolé si l'on en croit un autre joueur fidjien qui le côtoyait. "Quand il a commencé à aller mal, l'agent qui s'en occupait n'a plus donné signe de vie. Il n'avait pas de contrat de travail. Aux Fidji, beaucoup de joueurs sont contactés via Facebook, ils veulent tellement partir qu'ils écoutent n'importe qui. Quand on leur promet le paradis, ils s'imaginent dans de grandes équipes mais, à l'arrivée, c'est parfois le cauchemar", explique-t-il. C'est sans nul doute l'histoire vécue par Isireli Temo.