Voilà plus d'un mois qu'Oscar Jegou et Hugo Auradou sont accusés de viol en réunion, prétendument commis au sein du Diplomatic Hôtel de Mendoza. Les deux joueurs français, qui étaient présents en Argentine pour assurer la tournée de l'équipe de France, ont confirmé avoir eu un rapport avec une jeune femme de 39 ans, mais ont toujours assuré que ce dernier était consenti par les trois parties. Problème : la plaignante, mère de famille à la ville, a déposé plainte pour viol en réunion et les deux joueurs ont été arrêtés le 8 juillet 2024. Après 96 heures de garde à vue, ils ont été mis en examen pour "viols aggravés" et placés en détention provisoire en attente d'un possible rapatriement sur le sol français.
Depuis quatre semaines, les avocats des rugbymen s'attellent à les faire revenir en France, mais la justice argentine s'y oppose. Les derniers éléments que les enquêteurs ont reçus pourraient être toutefois en leur faveur... Ils ont récupéré les fadettes téléphoniques de la plaignante, qui révèlent que cette dernière a appelé sa meilleure amie aussitôt rentrée de l'hôtel, en début de matinée du 7 juillet 2024. Dans la conversation que le média local Clarín a pu écouter et retranscrire, la victime déclarée confirme avoir eu un rapport sexuel violent avec les rugbymen, mais ne déclare à aucun moment ne pas y avoir consenti...
Dans sa discussion avec son amie, la jeune femme de 39 ans la remercie d'emblée de l'avoir poussée à sortir pour se changer les idées : "Je te dois tout, tu m'as encouragée à ne pas rester ici avec (ma fille), chez moi, toujours la même histoire... Quand je sors, j'en profite". La suite des propos, très crus, dénote avec la version que la jeune femme a livrée aux policiers. Elle déclare avoir fait connaissance avec Hugo Auradou au Wabi Fun Club, une boîte de nuit située non loin de l'hôtel ou le rugbyman logeait avec Oscar Jegou. Ils y ont alors passé la nuit, et le rapport sexuel que décrit la jeune femme, bien que violent, ne semble pas l'avoir traumatisée : "Il m'a éclatée. Il m'a éclatée ! Il m'a pris la joue, il m'a laissé des petits bleus sur le visage, la mâchoire, le cul, j'ai des éraflures dans le dos. Tu n'imagines pas ! Énorme le petit con ! Il m'a explosée le mec. J'ai des marques sur le dos, la mâchoire. J'ai un oeil au beurre noir, j'ai des bleus partout sur les seins, des marques sur le cul. Il m'a explosée ! J'ai un oeil au beurre noir, meuf !"
Et de poursuivre, en se montrant élogieuse à l'égard de celui qu'elle accusera quelques heures plus tard de l'avoir violée : "J'ai dû prendre un Diclofénac (un anti-inflammatoire, ndlr) parce qu'il m'a explosée. En plus, imagine avec mes dents, qu'il me mette des gifles comme ça... J'ai la mâchoire pleine de bleus". Une conversation crue mais révélatrice et qui change la donne concernant le consentement, clé de voûte de l'information judiciaire ouverte à l'encontre des deux espoirs du rugby français.
Contactés par nos confrères du Parisien ce samedi 10 août 2024, les avocats de la plaignante confirment que les enregistrements retranscrits par les médias argentins sont bel et bien authentiques. Ils ont toutefois tenu à défendre leur cliente, en arguant que cette dernière était encore sous l'emprise de l'alcool au moment où elle a conversé avec sa meilleure amie, et qu'elle n'a pris conscience des faits subis que plusieurs heures après. Ils ont également assuré que leur cliente avait "apporté toutes les explications (à ces messages) avec beaucoup de tranquillité". De son côté, Antoine Vey, l'avocat des deux joueurs français, a tenu à rappeler que le rapport médico-légal pratiqué sur la jeune femme "ne (contredisait) en rien" la version de ses clients, et demande à ce que leur détention provisoire soit réétudiée.