Il a été son chauffeur de 2015 à 2017. Valentin Morel, le fils de François Morel, a été bouleversé en apprenant la mort de Jean-Pierre Bacri, le 18 janvier 2021. Ensemble, ils ont parcouru de nombreux kilomètres, forgeant une amitié aussi solide qu'inattendue. Alors qu'il prenait le volant pour la première fois pour conduire le comédien, une certaine appréhension rongeait le jeune homme... jusqu'à ce, sur le siège arrière, il entende une curieuse requête. "La seule chose que je te demande, c'est de me rouler un petit pétard pour ma fin de journée, aurait-il suggéré. Et de me laisser mettre du Snoop Dogg à fond sur le chemin du retour..."
Quand je l'ai rencontré, il était amaigri, parfois essoufflé
Jean-Pierre Bacri avait une sainte horreur de prendre l'avion. Il a donc partagé de très longs voyages avec Valentin Morel, entre la France, l'Italie et la Pologne. "C'était un homme droit, se souvient le conducteur dans les colonnes du journal Le Parisien. De ceux dont on souhaite immédiatement se faire un tuteur quand on les rencontre." Un rôle que l'acteur a tenu à merveille. Un jour, alors qu'ils buvaient un café ensemble, il lui avait promis de ne plus jamais l'engager comme chauffeur "parce qu'il méritait mieux". Le fils de François Morel a toutefois eu la surprise, émouvante, de retrouver certains de leurs échanges dans les dialogues du film Place Publique, en 2018.
C'est un cancer qui l'a abattu à l'âge de 69 ans. Mais Jean-Pierre Bacri était très pudique et son état était resté un grand secret pour tout le monde. "Il ne parlait pas de sa santé, se souvient Valentin Morel. Quand je l'ai rencontré, il était amaigri, parfois essoufflé, prenait des médicaments, mais il ne me serait jamais venu à l'idée de l'interroger sur d'éventuels problèmes." Il a hélas appris la vérité en même temps que tout le monde.
Il l'aimait tant...
Jean-Pierre Bacri avait une place spéciale dans le coeur des membres de la famille Morel. En ayant vent de sa disparition, François Morel avait évoqué sa tristesse sur son compte Twitter en rappelant que l'acteur était un être cher pour son fils. "Je pense à sa compagne, à ses amis, à Agnès Jaoui qui encore dans Le Monde parlait si bien de lui, avec affection, admiration, écrivait-il. Et puis je pense à mon fils Valentin qui sur les films lui servait parfois de chauffeur et qui l'aimait tellement..."