TMC lance sa nouvelle émission Chefs, en cuisine et en famille. L'occasion pour les téléspectateurs de suivre le quotidien de dix stars des fourneaux, à l'instar de Jeffrey Cagnes. Le célèbre chef de la maison Stohrer, plus ancienne pâtisserie de Paris, partage sa passion, mais pas que. Devant les caméras, l'audacieux et talentueux Jeffrey Cagnes se dévoile dans l'intimité, auprès de sa sublime femme Aminata, leur fils de 7 ans Noham et leurs toutes jeunes jumelles Giulia et Léna. Pour Purepeople.com, il se livre sur son parcours, son expérience télévisé ainsi que sa vie de famille.
Pourquoi avoir accepté de participer à Chefs ?
C'est une émission différente. Un documentaire, c'est plus intéressant. C'était aussi l'occasion de montrer que même si notre métier est starifié ces dernières années, nous restons des gens normaux. Notre vie n'est pas mieux, plus importante que les autres.
Comment ont réagi vos proches à l'annonce de votre participation ?
Mes équipes, ça ne les dérangeait pas. Après, filmer la famille ça peut être un peu intrusif, ça relève de l'intimité. Tout le monde n'est pas ok pour se faire filmer. Mon fils, ça le gêne un peu moins car il joue la petite star. Les enfants prennent ça avec beaucoup de souplesse. Mais ma femme est assez pudique. On n'est pas dans un Confessions intimes, toutefois ce n'est jamais simple. Ma femme l'a fait pour moi. Ça fait 15 ans qu'on est ensemble, elle sait que pour moi c'est 70% famille et 30% carrière. Elle savait que c'était important pour moi, elle n'a pas boudé mais c'est vrai que ce n'est jamais facile de tourner ce genre de programme. Après, on a des limites. Par exemple, filmer son accouchement c'est pour moi trop extrême. Je n'aurais jamais accepté le programme, ni même proposé à ma femme, si c'était trop intime.
C'est quoi une journée type pour vous en cuisine et à la maison ?
Au réveil, je ne prends pas trop le temps de manger. Je file au laboratoire, où mon équipe est en place. On envoie les desserts ! C'est important pour moi de rester auprès de mes équipes, mon labo reste mon terrain de jeu. Au fil de la journée, j'enchaîne les rendez-vous quand il y en a. Et en fin de journée, je rentre à la maison. Généralement je fais à manger, ma femme s'occupe des devoirs du petit. On dîne tous ensemble, je m'occupe un peu de mes filles et on va se coucher (rires) ! Les gens imaginent qu'on a une vie extraordinaire alors qu'on est comme tout le monde.
D'où vient cette passion pour la pâtisserie ?
J'étais comme beaucoup de jeunes qui se cherchent et qui n'ont pas trop envie de bosser à l'école. En classe de 3e générale, je sentais que j'étais allé au bout du bout dans mes études. Mon frère était tapissier décorateur chez la Compagnie du Devoir, il m'a fait découvrir le monde de l'artisanat. Je viens d'une famille méditerranéenne, chez nous les gâteaux il y en a toujours à table. C'est un peu la culture food à la maison. Donc la pâtisserie ne m'était pas inconnue. Puis je me suis lancé dedans, et j'ai bien fait.
Vous êtes connu pour être le chef pâtissier de Stohrer, la plus ancienne pâtisserie de Paris. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Quand je suis arrivé chez Stohrer, j'avais 17 ans. J'étais allé à Paris, j'avais déposé 50 CV dans toutes les plus grandes maisons. Le porte à porte ne marchait pas trop, et la seule maison qui m'a donné ma chance est Stohrer. Je suis tombé sur des patrons exemplaires, Monsieur Liénard et Monsieur Duthu, qui m'ont tendu la main pour mon apprentissage mais aussi pour l'avenir. Ils m'ont éduqué, structuré professionnellement d'une certaine manière, car j'étais seul à Paris. J'ai 20 ans de carrière aujourd'hui. Et ce qui te fait avancer ce n'est pas seulement ta force. Pour gravir les marches et atteindre le sommet, les rencontres que tu vas faire vont t'aider, te faire évoluer. J'ai eu la chance de rencontrer beaucoup de gens qui ont cru en moi. J'ai reçu énormément de bonheur et de bienveillance, mais c'est aussi parce que j'en ai donné, sans prétention.
D'après vous, qu'est-ce qui fait votre succès ?
Je me remets en question tous les jours. J'estime que ma réussite n'est pas faite aujourd'hui, d'ailleurs je n'aime pas ce terme, "réussite". Je vis d'une passion, et j'essaye de transmettre cette gourmandise. Tout le monde cuisine dans la vie, c'est de l'amusement, du partage, du plaisir. Je pense que 100% de la population vit des moments magiques autour de la pâtisserie. L'humain joue dans la création, mais cela ne fait pas tout.
Comment vivez-vous cette situation particulière de Covid-19 ?
Dans la pâtisserie, ça n'a pas changé grand-chose puisqu'on est considéré comme un commerce essentiel et qu'on est resté ouvert. La seule chose peut-être, c'est qu'on a pu prendre un peu de recul, prendre aussi du temps pour nous et nos familles, nous ressourcer. Je n'ai pas vécu la pandémie comme une grosse problématique : il y a du mauvais mais aussi du positif. Les gens se sont retrouvés face à moins de stress, en famille. Et aussi, je pense que ça a fait du bien dans le métier, tous se concentrent sur la qualité.
Les téléspectateurs vous ont déjà vu dans Le Meilleur Pâtissier, et beaucoup sont déjà tombés sous votre charme... Comment votre femme vit-elle cette situation ?
Déjà, c'est une petite notoriété, les gens ne se jettent pas sur moi dans la rue. La télé, ça fait rêver beaucoup de gens. J'avais vu des messages, en effet. Il y a ce côté charmeur amical. Quand tu dégages de la sympathie, les gens le ressentent. Je pense que c'est plus ça, un certain charisme de sympathie, plus que des compliments sur le physique. Avec ma femme, ça fait 15 ans qu'on est ensemble. Si c'était si compliqué pour elle, elle serait partie depuis longtemps. On a construit notre vie, quand on rentre à la maison on ne parle pas de tout ça. Les meilleurs compliments restent sur mon travail.
Vous êtes déjà papa d'un petit Noham (7 ans) et vous venez d'accueillir vos jumelles, Giulia et Léna... Comment se passe cette nouvelle vie à cinq ?
Ca se passe plutôt bien. C'est beaucoup de travail, mais c'est ça ma vraie réussite. On est une famille nombreuse (rires), je pense qu'on s'arrêtera là ! C'est beaucoup de bonheur aussi, et beaucoup de fatigue positive. A 35 ans, j'ai trois enfants merveilleux, une femme adorable, aimante et que j'adore. Tout ce que je vis à côté, c'est du bonus. Et c'est magique ! Si demain je devais partir, j'aurais déjà vécu la vie que je voulais vivre.
Qu'est-ce que l'arrivée de vos enfants, surtout des jumelles récemment, a changé dans votre quotidien ?
C'est une organisation. Je ne peux pas me reposer que sur ma femme, ce serait laxiste de ma part. J'ai fait des enfants, je les assume. Même si j'ai ma vie professionnelle, il faut que je m'en occupe aussi. Il y a des moments de fatigue mais aussi de douceur. Un nouveau-né, il n'y a rien de plus reposant. Elles découvrent la vie, c'est ça la beauté d'un enfant. Ça permet de garder les pieds sur terre.
Comment gérez-vous votre temps entre travail et vie de famille ?
Il y a une phrase que je dis souvent : quand tu veux, tu peux. Rien n'est impossible. Ceux qui disent le contraire ont tout faux. On a tous cette force de pouvoir éduquer nos enfants, faire plaisir à notre famille. Même s'il y a des loupés, on peut trouver du temps pour sa femme et ses enfants. Il y a 24 heures dans une journée, on a besoin de dormir 6 heures, regardez ce qu'il reste... Même si les journées sont pour moi trop courtes, je trouve toujours du temps.
Vous aviez confié que vous étiez "plutôt grassouillet" petit. Avez-vous subi des railleries ?
J'étais grassouillet, comme beaucoup d'enfants. D'ailleurs je le suis toujours encore un peu, je n'ai pas perdu mes poignets d'amour (rires). Mais ça fait partie du métier : on est gourmand, petit, grand et même vieux ! Heureusement qu'on a ça d'ailleurs. J'ai toujours aimé manger, le moteur de la vie c'est la nourriture pour moi. Bien manger, ça nous fait sourire... un peu moins peut-être quand on monte sur la balance. Mais la solution c'est de ne pas acheter de balance, moi j'en ai juste au labo, pas à la maison !
Quels sont vos projets ?
J'ouvre ma pâtisserie en septembre, dans le 17e arrondissement de Paris. J'ai aussi plein d'autres projets que je ne peux pas détailler pour l'instant.
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