Réactualisation : Comme attendu, la sanction n'a pas tardé à tomber. Pour s'être emporté et avoir injurié un supporteur provocant assis derrière le banc des Bulls lors du match 3 de la finale de Conférence Est, Joakim Noah écope de 50 000 dollars d'amende.
Dès la révélation de l'incident, filmé par les caméras de télévision, l'incident avait fait écho au dérapage de la star des Lakers Kobe Bryant, condamné au mois d'avril à 100 000 dollars d'amende, Noah ayant proféré une insulte dite "homophobe" dans des termes comparables à Bryant : "Fuck you, faggot !" (Va te faire f*****, pédé). Très rapidement, le fils de Yannick Noah, qu'on sait fougueux et propre à s'enflammer, s'était excusé : "Je ne voulais heurter les sentiments de personne. Tout le monde sait que je ne suis pas comme ça. Je suis quelqu'un d'ouvert d'esprit. J'ai dit une mauvaise chose et je vais en assumer les conséquences, comme un homme." A sa décharge, son partenaire Luol Deng a remarqué que "ce fan aurait dû être sorti de la salle bien avant".
L'homosexualité étant encore un épineux tabou en NBA, la Ligue surveille de très près les moindres dérapages, sous la pression des associations LGBT. La GLAAD, une association contre les insultes à caractère homophobe, a considéré que l'excuse du pivot des Bulls "était un début", mais a enjoint la Ligue à prendre des "mesures disciplinaires", tandis qu'un autre organisme, Idaho, condamnant la banalisation de l'injure et de l'homophobie, a suggéré que le joueur participe à une campagne de lutte contre l'homophobie.
Les associations LGBT sont bien actives et réactives. A quand des organismes contre les individus qui polluent les stades et génèrent ce genre d'incidents ?
A suivre...
Publié le 23 mai 2011 à 16h25 : "Il n'y a pas de doute, il a dit exactement la même chose que Kobe. Prépare les 100 000 dollars, Joakim" : la soirée de dimanche a été dure pour les Chicago Bulls, qui ont laissé, chez eux à United Center, le Miami Heat prendre l'avantage dans la série de leur finale de conférence Est (LeBron James & co. mènent désormais 2 à 1), et plus particulièrement pour le pivot Joakim Noah. Un mois après la lourde sanction (100 000 dollars d'amende) prononcée contre la star Kobe Bryant pour des faits similaires, le fils de Yannick Noah s'est fait attraper par les caméras en train de balancer une insulte qualifiée d'homophobe à un supporteur.
Tandis que le meneur MVP des Bulls Derrick Rose peine à faire oublier ses déclarations sur le dopage au sein de la NBA, son coéquipier français, dont on connaît bien la fougue de "jeune chien fou" (pour reprendre la formule de Dennis Rodman, fan de Noah), a été filmé en train de lâcher, énervé, un mot doux qui semble être "fuckin' you, faggot" (en gros, "va te faire f*****, tapette"). Soit les mêmes termes que Kobe Bryant au mois d'avril, sauf que la star des Lakers, elle, s'adressait à un officiel. L'incident, très bref, s'est produit alors que Joakim Noah venait de regagner le banc des Bulls après une seconde faute commise dès le début du premier quart-temps, sur LeBron James, à la bataille pour un rebond.
Après la rencontre, qui a vu les Bulls s'incliner 85-96 dans le match 3 de la finale de conférence Ouest et Noah rendre une bien pâle copie (1 point, 0/4 au shoot, 5 rebonds seulement, et autant de fautes personnelles en 29 minutes de jeu), le Frenchy a présenté ses excuses et avoué s'attendre à une amende infligée par la ligue : "Je suis désolé. Un fan a dit quelque chose que j'ai trouvé irrespectueux, je me suis laissé entraîner, et j'ai dit des choses que je n'aurais pas dû dire. J'étais énervé et je n'ai voulu heurter personne."
L'incident, monté en épingle parce que filmé, mais qui est loin d'être un phénomène ni isolé ni réellement scandaleux (dans tous les sports, les insultes fusent, la plupart plus comme une réaction d'énervement au premier degré, mais sans intention réelle de blesser), remet sous les projecteurs la question sensible de l'homosexualité en NBA : si la ligue est intransigeante sur ce genre de dérapage, l'heure n'est en revanche pas encore venue pour l'homosexualité d'être pleinement admise et assumée au sein du championnat américain, où, dans les faits, c'est encore un puissant tabou.Un tabou que des vedettes comme Steve Nash contribuent à désacraliser : le fabuleux meneur des Suns de Phoenix, quelques jours après la révélation de l'homosexualité du manageur de sa franchise, Rick Welts, apparaît dans une vidéo produite par la Human Rights Campaign visant à soutenir le mariage gay à New York.